Encore un changement de scénariste en plein milieu d'un arc narratif, Dorison a pourtant de bonnes BD à son actif mais ce parachutage ressemble plus à un crash. Certes Dorison s'était fait la main sur le spin off de Kriss de Valnor, un album plutôt correct d'ailleurs comparé à certains. Mais pour la série mère l'exigence est plus grande, ici on a surtout l'impression qu'on essaye de torcher le cycle des mages rouges le plus vite possible.
Ce n'est certes pas l'arc le plus passionant de la saga mais puisqu'on en était arrivé là après de longs tomes de voyage et des années d'attente pour les lecteurs autant finir le job dignement. Bon ok la politique éditoriale visant à réunir tous les mondes de Thorgal à échéance précise a surêment forcé Dorison au respect des délais en accélérant la cadence. Même si finir ce cycle oriental en un tome semblait obligatoire, aller vite ne veut pas dire bâcler le travail.
Outre cette fin de cycle brouillone et peu palpitante divers aberrations comme le retour des bâteaux volants nous laissent pantois. Pour le pays Qâ on tolérait le délire parce que c'était fun et que le reste envoyait du pâté mais ressortir l'armada volante de derrière les fagots aujourd'hui en dit long sur le manque d'imagination du scénariste. On est dans un fouillis historico fictionelle auquel il devient difficile d'adhérer parce que le minimum de crédibilité nécessaire s'envole comme ces bâteaux mongolfière.
Le dessin de Rosinski sama a toujours un certain cachet même s'il évolue étrangement, les soucis de santé du bonhomme notamment au niveau oculaire expliquent peut être le phénomène mais certaines cases ressemblent plus à du fan art quand on voit le visage d'ivrogne de Thorgal.