Albert Trebla est un jeune noir, vivant aux États-Unis au début du XXème siècle. Après une enfance douloureuse, c'est aujourd'hui un voleur de haute voltige : pas un mur, une porte ou un toit ne lui résiste. Et pour cause, Albert possède une étonnante capacité à grimper au mur – littéralement – et à voir dans le noir. Mais Albert n'est pas le seul à posséder d'étranges pouvoirs… il le découvrira à ses dépens lors d'un vol chez un collectionneur d'art qui tourne mal.
Tout commence avec le personnage d'Albert, un homme immédiatement attachant. On découvre d'abord son enfance, son rapport à la société blanche qui, en ces années de ségrégation le rejette totalement.
Heureusement, Albert peut compter sur l'amour de sa famille pour contrebalancer le racisme qu'il subit au quotidien.
Jusqu'au drame.
Trente ans plus tard, Albert mène une double vie. Majordome la journée, il devient un voleur hors pair la nuit grâce à ses capacités exceptionnelles.
À ses côtés, on s'imprègne de la violence et de la discrimination dont il est victime. Comme lui on s'indigne des regards, des remarques, des coups bas… on finit par partager son dédain de « l'homme blanc ». On en vient tout naturellement à soutenir ses choix futurs pas toujours légaux mais Ô combien libérateurs. C'est un personnage complexe partagé entre ses valeurs et la réalité d'une vie et d'une société basée sur le racisme. Heureusement, il est aussi amené à rencontrer d'autres personnages de toutes couleurs et de tous bords qui, pour le coup, lui offriront aide et amitié sincère.
On est ici à la frontière entre un polar classique et une BD de superhéros et le mélange marche du tonnerre. Les auteurs évitent les clichés ou les facilités scénaristiques et les 96 pages se lisent sans temps mort. Jusqu'à la fin, aussi inattendue qu'intéressante. On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de l'album !
Le graphisme, très vif et coloré, participe à cette ambiance rythmée, sans temps mort. Les dessins sont dynamiques, le mouvement très bien représenté. La colorisation n'est pas sans rappeler les comics américain, là encore, avec ces couleurs franches et tranchées. le découpage, bien pensé, nous immerge totalement, alternant des pages fortes en émotions avec des grandes cases muettes et des passages dynamiques ou les cases s'enchainent et se confondent.
Je le conseille sans hésitations pour qui voudrait lire un bon polar revisité !
https://leschroniquesviennentdemars.wordpress.com/2018/06/20/bd-le-gecko/