Un album à nouveau constitué de deux histoires plus courtes.
La première, parue dans le journal de Spirou sous le titre Le Gorille a mauvaise mine nous entraîne en Afrique, au Congo en particulier, alors que Spirou et Fantasio se lancent dans un reportage animalier concernant les gorilles vivants dans les montagnes; anticipant de quelques années le travail effectué par Diane Fossey.
Franquin démontre encore une fois tout son talent dans l'évocation sur la page aussi bien de la faune que de la flore africaine.
De plus en plus de vignettes sont consacrées ou tournent autour du marsupilami, souvent utilisé comme un ressort comique ou de tension, voire d'action.
L'histoire est plaisante et Franquin y critique l'exploitation des africains et des ressources de leur pays, même si ça ne va pas sans quelques maladresses, malgré sa volonté d'y intégrer le kiswahili dans le langage des autochtones. Néanmoins, tous connaissent le bon cœur du dessinateur, si bien qu'on ne peut lui tenir rigueur. S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas remettre en cause chez lui en dehors de son immense talent, c'est le caractère fondamentalement humaniste de son œuvre.
Le Gorille à bonne/mauvaise mine est donc une histoire courte, mais plaisante.
La seconde intitulée Vacances sans histoires est plus anecdotique et sert de prétexte à Franquin pour dessiner des voitures. A noter la première apparition dans une aventure de Spirou et Fantasio de Gaston Lagaffe en ouverture et en clôture du récit. De manière indépendante, on y voit une De Dion-Bouton de 1912 qui inspirera sans doute Franquin dans l'octroi de la fameuse Fiat 509 à notre héros sans emploi préféré.
Un album qui ne fait sans doute pas partie des meilleurs de la série, mais qui reste sympathique et est dans la continuité de l'album précédent. On sent tout de même une certaine tendance à la lassitude chez Franquin sur les deux derniers volumes; lassitude qu'il va essayer de combattre avec son album suivant Le Nid des marsupilamis