J'ai mis un peu de temps à me plonger vraiment dans ce manga. A la lecture des premiers repas je ne voyais pas vraiment l'intérêt, et je ne continuais que pour le plaisir de retrouver les plats typiques de la cuisine japonaise qui me manquent tant depuis mon retour en France. C'est comme une obsession pour moi, et cette obsession était à la fois rassasiée et alimentée par la lecture de ces aventures culinaires.
Et puis je me suis laissée prendre au jeu. Je ressentais l'excitation et l'appréhension d'Inokashira dans sa quête du plat qui comblerait ses attentes du moment. Des sensations que j'ai moi-même moults fois expérimenté lorsque je tournais sans fin dans les rues d'Osaka avec la faim au ventre sans parvenir à me décider sur le lieu et le plat qui m'apporterait le plus de bonheur. Bien sur pour moi le choix final était bien plus aléatoire, étant donné mes faibles connaissances du japonais et de la culture du pays.
Peu à peu l'auteur arrive à faire transparaître toute la palette d'émotions que ressent le marcheur affamé en quête du parfait repas. Ce livre est une ode à la passion pour la bonne bouffe, comme une bible qui décrirait chacune des émotions ressenties par le passionnés de nourriture, du début de fringale, à la satisfaction de l'estomac bien (ou même parfois trop) rempli, en passant par la quête fébrile du lieu du crime et l'attente anxieuse des plats commandés.
Le court texte de fin d'ouvrage, qui décrit une de ces quêtes avec simplicité et humour, est un bonus plus que plaisant. Autant l'attachement au personnage d'Inokashira est lent et timide, autant l'affection ressentie pour le narrateur de ce texte est franche et immédiate.