Le tome #12 donnait véritablement le coup d’envoi de l’opposition finale entre le Trust et les Minutemen de Graves d’un côte et de Lono de l’autre. Si nous avions l’impression que cela commençait fort, ce n’était rien au vue de ce volume #13 !

Les anciens Minutemen se lancent dans une course sanglante pour éliminer les derniers pontes du Trust : mais à qui profite vraiment cette vendetta ? L’agent Graves mène-t-il un double voire triple jeu ? Le retour d’un tueur à gages particulièrement expérimenté va faire pencher la balance et redistribuer les cartes (contient les épisodes #84 à 88).

Les têtes tombent dans le Trust, et pas qu’un peu ! Pas moins de trois chefs de famille vont passer l’arme à gauche. Et le tout dans une ambiance de violence, de sexe des plus malsaines. Merveilleusement retranscrite par Eduardo Risso. C’est sombre, c’est malsain. La peur, la honte, la violence, le sexe, la mort suintent des pores de la peau des personnages. Son jeu avec le sombre en rajoutant encore davantage à cette ambiance « sale » et étouffante. On a le goût du sang dans la bouche, une odeur de sueur dans le nez, des cadavres et du sexe sous les yeux.

Les épisodes se suivent avec pour seul lien entre eux, un bain de sang, une élimination sans hésitation et sans détour de nombreux personnages. Oui il n’y a pas que les trois chefs de familles du Trust qui meurent. Les cadavres s’empilent à une vitesse folle. On sent que les deux derniers tomes, suivants celui-ci, vont être une véritable orgie de meurtres et de sang !

Dans le premier épisode, on suit la mort d’un chef de famille alors qu’il était entrain de violer une femme, et après avoir vu sa femme et ses deux enfants en bas âge se prendre chacun une balle dans la tête. C’est cru, c’est dur, c’est limite insoutenable, mais cela colle à l’esprit implacable des Minutemen.
L’épisode suivant voit la vengeance d’une femme violée sur son agresseur, sur un coup de tête, simplement en le revoyant. Nous montrant que l’on peut être petite et fragile et réussir à faire du mal à un gros tas de muscles terriblement dangereux. Tandis qu’un fils se retrouve prix entre deux sentiments vis-à-vis de son père et de sa future belle-mère.
Puis on se rend dans un bar, où la serveuse parle de deux corps (deux chefs de famille) qu’elle a découvert dans une boutique alors qu’elle essayait des vêtements. Le comble étant que cette femme discute sans le savoir avec le meurtrier. Savoureux dialogue ! Avant que ce même tueur aille à s’en prendre à un autre tueur, sans une certaine lassitude, un certain malaise.
Vient ensuite une jeune chef de famille qui réussit à éviter de se faire exécuter par un Minutemen et décide à son tour d’engager un tueur pour contre attaquer.
Enfin, nous assistons au retour de la sulfureuse Echo, de la rencontre entre un Minutemen et le frère d’un autre, et à la disparition d’un autre personnage lié à toute cette histoire. Tandis qu’un jeune, absolument inconnu et sortant de nulle part, se fait descendre par on ne sait qui…

Comme je vous l’ai annoncé, meurtres, sexe et sang sont au rendez-vous, et certaines scènes sont vraiment dérangeantes et nous prennent à la gorge. Du moins pour moi, les scènes avec les enfants ça me tord toujours les boyaux. Mais toujours en restant (c’est affreux de dire cela) dans la droite lignée des tomes précédents et de la violence qui y règne. Avec juste une petite dose supplémentaire, propre à un grand final.

J’espère une petite réaction d’Augustus Medici et du Trust, car concrètement c’est une boucherie dans leur rang ! Les Minutemen de Graves s’en donnant à cœur joie. Toujours plus souriant plus le sang éclabousse leurs visages ! Et même si je suis clairement fan des Minutemen, j’aimerais bien voir une opposition se mettre en place.
Toujours est-il que Brian Azzerello prend un malin plaisir à malmener ses personnages, à les faire souffrir, à les sacrifier comme du simple bétail dans la quête vengeresse de Graves. Lui aussi victime de cette vengeance, ça tombe comme des mouches autour de lui et ses rangs ne semblent pas si unis qu’on pourrait le croire.

Bref, un tome absolument jouissif tellement ça flingue dans tous les sens. Les têtes tombent presque à chaque chapitre. Toujours un savant mélange entre la violence, la conspiration et la sexualité magnifiquement écrit par Azzarello et tellement beau grâce à Risso. Risso qui nous éblouit par ses mises en scène, par la beauté de ses femmes, toutes à leur façon et par la personnification, la caractérisation parfaite de ses personnages. On prend un pied pas possible à suivre les traces de sang que les Minutemen laissent derrière eux jusqu’au moment, jusqu’au lieu du grand final. Difficile de dire combien de protagonistes seront encore en vie à la fin de cette saga et surtout ce que recherche concrètement Graves.
Romain_Bouvet
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

Créée

le 14 déc. 2013

Critique lue 203 fois

1 j'aime

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 203 fois

1

Du même critique

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

17 j'aime

5