Quitter la vie citadine qui anonymise.
Fuir vers le "Grand vide".
Tel est le projet de la protagoniste de la bande dessinée, Manel, et de son ami Ali.
Mais la perte de son identité et de reconnaissance bousculeront l'agenda et remettront en cause les belles promesses de cette aventure salvatrice.
Si le thème n'est pas très original, le traitement est particulièrement convaincant.
Comme des hommages picturaux et architecturaux à Mondrian ou à Le Corbusier, Léa Murawiec propose un monde saisissant aux formes géométriques et aux couleurs primaires.
Côté personnages, la manière de représenter les corps n'est pas sans rappeler Tex Avery.
L'auteure-dessinatrice nous propose donc un monde dans lequel les lecteurs erreront autant dans les méandres d'une mégalopole qui effacent nos identités que dans les labyrinthes émotionnels des protagonistes.
Certes, on pourra reprocher une narration et une histoire finalement assez convenues.
Mais le galop d'essai de la jeune artiste - très puissant visuellement - méritait bien une nomination aux Fauves d'or des étudiants.