Comme il semble loin le temps où la petite Mary arrivait des Indes dans le manoir anglais de son oncle. Pleine de vie, elle a le sourire en permanence, s’est remplumée et a pris des couleurs. Oh bien sûr elle n’a pas perdu son caractère et elle sait montrer de quel bois elle se chausse lorsqu’elle affronte les colères de son cousin, Colin. Ce n’est tout simplement plus la même enfant ! Ce dernier, maladif et chétif, est maintenu à l’isolement et vit, cloué au lit, comme un mourant depuis sa naissance, dix ans plus tôt. Mais Mary est convaincue que ce dont son cousin a le plus besoin c’est d’amitié, d’air frais et de la magie du jardin secret pour devenir un petit garçon comme les autres.
A l’image de sa couverture, cette seconde partie du récit est bien plus lumineuse que la première. Maintenant que Mary a pris goût à la vie, elle entend bien profiter de tout ce qu’elle a à lui offrir et il est hors de question de ne pas en faire profiter son cousin. Avec beaucoup de patience, d’encouragement et, il faut bien l’avouer, quelques belles disputes, les deux enfants se rapprochent et comblent leur solitude par leur compagnie mutuelle. La présence de Dickon et ses animaux est un véritable baume au cœur. Les enfants passent tout leur temps ensemble et profitent de l’air vivifiant et de tous les bienfaits que la nature peut leur offrir.
Car la nature est vraiment omniprésente dans ce second volume. Parce que les enfants sont souvent dehors, parce qu’ils sont toujours dans le jardin secret qui offre un paysage préservé, presque sauvage, dans lequel les animaux viennent faire leur nid et se cacher ; les fleurs, arbres et autres végétaux poussent de façon extravagante comme pour rappeler qu’ils n’ont pas besoin de l’homme pour se développer. Alors que les petits mammifères, à l’image de Mary et Colin, viennent chercher auprès de Dickon l’attention et les soins dont ils ont besoin pour (sur)vivre.
Maud Begon déploie une palette de couleurs chatoyantes pour donner vie à tout ce petit monde et l’enrichie d’une multitude de fleurs de toutes les couleurs, de mammifères, oiseaux et insectes qui rendent compte d’un travail minutieux. Ses planches sont de toute beauté ; j’avoue avoir été particulièrement émue par les illustrations pleines pages… mais il se dégage une grande sensibilité au fil des pages. On retrouve dans l’évolution de Colin, les mêmes changements de couleurs ou d’expressions qu’on pouvait noter chez Mary, donnant à ce diptyque une symbolique de renaissance qui se répète comme un cycle de vie. C’est tout simplement magnifique !
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