Le dessin est assez cheap, généralement approximatif et grossier. Selon les artistes, certains bourrent de détails inutiles, un autre ne parvient pas à donner du volume (tout semble plat, "dessiné"). L'ensemble, malgré 5 dessinateurs différents, trouve sa cohérence dans la colorisation qui donne une ambiance froide et sale homogène.
5 histoires différentes, plus ou moins longues, par le même auteur ; ce n'est pas la structure la plus pertinente. Si à côté la série Vikings résume cavalièrement 3 siècles d'invasions en 3 saisons se déroulant sur grosso-modo 10 ou 15 ans, Northlanders s'éparpille, ne peut rien approfondir. On en vient donc toujours à un camp qui attaque un autre, et des massacres.
Le choc des cultures, présent, et auquel l'auteur semble sensible, peine à trouver sa voie, à convaincre, et si l'intention n'est pas celle-là, j'ai quand même eu l'impression que tout semble prétexte à la confrontation, faute à une structure qui ne permet pas d'autres développements. Invasions, religions, exils, tout se termine dans un bain de sang, et chaque thème est alors survolé.
C'est comme une série de films indépendants des uns des autres, devant donc proposer une trame courte, alors que la continuité aurait été salvatrice.
Très ambitieux, trop ambitieux, Brian Wood veut en raconter un maximum sur les Vikings, mais au lieu d'opter pour une oeuvre fleuve façon The Walking Dead pour prendre le temps d'installer des peuples et des cultures, tout en sautant de siècle en siècle et de pays en pays en conservant un fil d'Ariane, il livre des histoires courtes, coupées les unes des autres, qui étouffent le potentiel sous-jacent.
Northlanders reste une lecture agréable pour les lecteurs qui comme moi ont un penchant pour les peuples du Nord. Je crois malheureusement qu'on passe à côté de ce qui aurait pu être une oeuvre incontournable qui aurait fait date.