La suite des Cigares du Pharaon

Le récit démarre où le précédent s'était terminé. Hergé prend soin de rédiger un résumé des Cigares du Pharaon et créer un autre passage chez le maharajah avec un Fakir talentueux capable de prédire l'avenir.

Hergé ayant un projet d'envoyer Tintin en Chine après l'aventure américaine, voilà comme par hasard un messager chinois vient lui rendre visite en Inde mais il a eu juste le temps de citer un certain Mitsuhirato et la ville où il doit se rendre : Shanghai. Le jeune reporter va être confronté à une bande de trafiquants de drogue dont certains complices ont été arrêtés en Inde.

Tintin fera aussi la connaissance d'un certain Wang et de son fils qui après avoir eu comme mission de le protéger va être victime du fameux poison qui a fait des ravages en Inde.

Tintin devra se battre pour mettre une bande de trafiquants de drogue hors de nuire et en vue de faire guérir le fils de Wang.

Il sera confronté aux autorités japonaises d'occupation et à Dawson sans oublier Gibbons, un chef d'entreprise antipathique. Il fera une excellente rencontre à travers Tchang, un jeune Chinois qu'il sauvera de la noyade.

Plus élaboré que le récit précédent avec une documentation plus fouillée sur le pays visité, Le Lotus bleu forme avec les cigares du Pharaon une diptyque qui est la première de la série avant celle du trésor de Rackham le Rouge.

Avec un récit très proche de l'actualité de l'époque où Hergé dénonce l'occupation japonaise suite à un attentat commis sur une voie ferrée on appréciera le personnage de Tintin où d'un simple redresseur de tort il devient plus humain avec un certain attachement vis à vis de Tchang et aussi de ses hôtes chinois. Tout le monde versera une larme page 62.

N'oublions pas les Dupondt où Hergé dresse un portrait qui sera celui des aventures plus récentes avec le passage où ils sont déguisés.

Écrire une aventure en Chine était peu évident dans les années 30. Les occidentaux avaient une vision peu conforme à la réalité et la rencontre de Tchang Tchong Jen aura permis à Hergé de revoir le scénario, même s'il dénonce l'actualité de l'époque dont l'occupation japonaise.

À la lecture du Lotus Bleu on est amené à s'interroger au sujet des autres victimes du radjaijah dont le messager chinois venu voir Tintin en Inde et les deux hommes partis en ambulance à la fin des Cigares du Pharaon. On a l'impression que Didi le fils de Wang est le seul à avoir été guéri. On suppose que les autres victimes auront bénéficié du traitement du professeur Fan Se Yeng et que l'écrivain interné dans le récit précédent finisse en prison en raison de sa complicité avec une bande de trafiquants de drogue.

On notera des éléments renvoyant à l'aventure précédente :

Le film que Tintin va voir au cinéma tourné par Rastapopoulos et son équipe,

Le poison qui rend fou,

La présence de Rastapopoulos à Shanghai et le mystère qui tourne autour de l'homme tombé dans les rochers et dont on n'avait toujours pas retrouvé son corps.

Un album à ne pas manquer et à lire avec les Cigares du Pharaon.

Notons aussi que les écrits chinois ont un sens car Hergé avait été mis en relation avec un sculpteur chinois Tchang Tchong Jen lors de l'écriture du récit afin d'être plus près de la réalité.

Le tireur de pousse pousse page 6 dit : pardon Monsieur lorsque Gibbons traverse la rue sans faire attention.

Pour Taï Pin Lou l'agent de police dit : c'est la seconde maison sur la droite.

Page 7 : il est mentionné À bas l'impérialisme,

Lorsque Tintin échappe à un attentat : Boycottons les marchandises japonaises.

Notons à travers le personnage de Mitsuhirato un méchant très réussi ayant trois activités : le commerce de prêt à porter, le statut d'agent secret et celui de trafiquant de stupéfiants.

On est amené à s'interroger sur le passé du personnage de Didi. On se demande s'il n'avait pas un moment été complice de la bande de trafiquants de drogue vu qu'il était au courant de beaucoup de choses et présentait un très grand danger pour les malfaiteurs. Cependant on admirera le personnage à travers son attitude d'ange gardien vis à vis de Tintin.

On remarquera dans la version couleurs une erreur : le fait d'avoir donné un nom d'hôtel différent à Tintin et à Rastapopoulos. En effet, ayant lu la version noir et blanc les deux personnages se trouvent dans le même hôtel European Palace Hotel ce qui peut expliquer le thé empoisonné que Tintin manque de boire lorsque Didi tire sur la tasse.

On peut supposer que Wang et les Fils du Dragon attendaient Tintin depuis un bon moment d'où l'envoi d'un messager chinois.

Une aventure devenue un classique !