Ma BD d’enfance ! Un jeune page auquel on s’identifie immédiatement est aux prises avec un nabot facétieux qui va vite s’avérer sympathique mais cabotin. Il y a une princesse à secourir, le chevalier à sa rescousse seul face à une armée et un seigneur félon. Que demander de plus lorsqu’on a 8 ans ? Le dessin n’est certes pas aussi précis et fouillé qu’il le sera par la suite, mais il est déjà nettement plus développé et fourni que dans Le Châtiment de Basenhau et Le Maître de Roucybeuf. Peyo propose de belles séquences de batailles médiévales par un dessin ultra dynamique et efficace. C’est vif et palpitant de bout en bout et Pirlouit n’étant pas encore une caricature, l’humour qu’il véhicule fonctionne à plein. Si les personnages sont encore un peu trop longilignes au goût de certains (mais mieux proportionnés), c’est pourtant dans les albums 3 à 5 que le trait de Peyo est le plus intéressant car on ne baigne pas encore dans son style stéréotypé (rond et tassé) des deux derniers épisodes et des albums-phares des lutins bleus.