Le western n’est pas mort! Après le jubilatoire « Texas Cowboys » signé Trondheim et Bonhomme, c’est au tour du scénariste Xavier Dorison et du dessinateur Ralph Meyer de revisiter le genre avec panache. Certes, leur vision du Far West reste plus classique que celle de « Texas Cowboys », mais elle est tout aussi enthousiasmante. Le tandem Dorison-Meyer, déjà auteur du très réussi dyptique viking « Asgard », franchit un palier supplémentaire avec « Undertaker », une nouvelle série qui semble d’ores et déjà promise à un bien bel avenir. Avec ses dessins quasiment parfaits, ses personnages attachants et son intrigue à la fois originale et surprenante, « Undertaker » contient tous les ingrédients pour s’imposer comme un digne successeur de Blueberry. Jonas Crow, le personnage principal de la série, n’a pourtant rien d’un simple cow-boy puisque c’est un croquemort. De façon assez inattendue, « Undertaker » met donc au premier plan un personnage d’ordinaire habitué aux seconds rôles dans le Far West. Cela dit, Jonas Crow ne ressemble en rien aux croquemorts de « Lucky Luke ». Avec son physique de beau ténébreux et son maniement plein d’expertise des armes à feu, Crow est clairement plus proche du superhéros que de l’employé lambda des pompes funèbres! Dans « Le mangeur d’or », le premier épisode de la série, Jonas Crow est chargé par Joe Cusco, un ancien mineur devenu millionnaire, de transporter un cercueil à 50 miles de la petite ville d’Anoki City. Une mission a priori facile… mais qui va être rendue beaucoup plus compliquée par deux petits détails. Premièrement, c’est Joe Cusco lui-même qui est dans ce cercueil. Deuxièmement, Cusco a avalé tout son or avant de décéder, pour éviter que d’autres ne s’en emparent, et il a laissé un testament dans lequel il menace de tuer un otage innocent si son cadavre n’arrive pas intact à sa destination dans les trois jours qui suivent. Cette situation ne va pas manquer de provoquer la fureur des mineurs d’Anoki City, qui sont bien décidés à ne pas laisser Jonas Crow, flanqué de la gouvernante anglaise de Cusco (Rose) et de sa cuisinière chinoise (Madame Lin), quitter la ville avec un cadavre rempli d’or… Dynamique, rythmé, haletant, « Undertaker » réussit en seulement quelques pages à nous plonger dans l’univers si caractéristique du Far West, en le peuplant au passage de quelques personnages très étonnants. On a hâte de les retrouver dans le tome 2, pour découvrir ce qui va leur arriver. Décidément, « Undertaker » est une bien belle pépite… que l’on avale sans aucune difficulté!
matvano
8
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le 25 févr. 2015

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