Je suis un fan des aventures d'Astérix et Obélix et cet album ne m'a pas convaincu de l'intérêt de continuer la saga, s'il est meilleur que "le ciel lui tombe sur la tête" (dur de faire pire en même temps), il s'inscrit dans la lignée du précédent "Astérix chez les pictes" voire même un peu en deçà.
Niveau dessin je ne suis pas un expert mais l'ensemble est plutôt correct cependant certains personnages ont l'air un peu inexpressifs au niveau du regard, notamment Astérix qui est censé être un gaulois vif et rusé, c'est dommage.
Point positif, le personnage d'Obélix est plutôt bien cerné, et certaines blagues s'ancrent parfaitement dans l'esprit de la saga (cf: la blague du numide). Néanmoins on a parfois l'impression que Ferri et Conard veulent s'assurer que nous ayons bien compris la blague ce qui rend la démarche un peu superficielle, le charme des premiers Astérix, à mon avis, est que l'on peut les lire à deux niveaux, au premier degré (étant enfant par exemple) puis en prenant compte des jeux de mots, expressions, jeux avec les noms, ici, s'il y a une tentative de retrouver un même esprit, à quelques exceptions près, c'est plutôt malhabile malheureusement.
Je n'ai pas trop aimé non plus le post-scriptum à la fin qui nous renvoi à l'époque actuelle, ça casse complètement la bulle/l'esprit gaulois dans lequel la BD avait réussi à nous faire rentrer. Un des aspects qui me plaît beaucoup dans les Astérix étant de s'immerger dans la vie de ce village Gaulois, où la vie est simple et bon enfant.
Pour ce qui est de l'histoire, il n' y a rien de neuf, contrairement au précédent album, le lieu de la forêt des Carnutes de "Astérix chez les Goths" est réutilisé et un personnage similaire au druide septante-six également, vraiment dommage, une partie du plaisir de la lecture d'un nouvel album étant dû en partie au fait de découvrir de nouvelles cultures à travers le regard critique des deux Gaulois (ils sont fous ces romains).
La nouveauté dans cet album réside dans la découverte de l'univers des médias à travers la censure d'un passage du papyrus de César, perso je n'accroche pas, je trouve que ça n'a pas trop sa place dans un Astérix et en plus le traitement de la question est assez superficiel et incomplet, sur un sujet aussi délicat c'est un peu léger, même si l'initiative était louable.
Moi qui avait trouvé "Astérix chez les pictes" plutôt encourageant je trouve celui là décevant et je pense, au vue des tentatives de reprise de la série après la mort de Goscinny (La rentrée Gauloise, Le ciel lui tombe sur la tête) et la retraite de Uderzo (les deux derniers albums) qu'il vaut mieux y mettre un terme si c'est juste pour sortir une BD un peu creuse à chaque Noël.