Alors que le premier volume s’attachait à nous présenter les personnages et nous entrainait dans les pas d’une Charity âgée de cinq à quinze ans, ce deuxième tome s’attarde sur une période plus courte (de quinze à dix-huit ans) mais aussi plus riche émotionnellement. Charity est désormais adolescente et elle est à cet âge où l’on attend d’elle qu’elle quitte la chambre d’enfant et ses animaux, pour se tourner vers les mondanités et se trouver un époux.
Période difficile pour Charity qui peine à retrouver l’élan nécessaire à l’étude ou aux arts. Isolée de ses amis d’antan, elle subit la présence de sa cousine Ann, frivole et immature, que sa mère encourage à voir le plus possible. Heureusement que son cousin Philip, aussi malade soit-il, lui apporte la joie de discussions intellectuelles qui lui font défaut depuis le départ de sa gouvernante. Mais s’il apporte un peu de légèreté, ce deuxième volume est aussi celui des chagrins et des déceptions qui soumettent Charity à des situations délicates auxquelles elle ne peut parfois faire face qu’en appelant à l’aide, et viennent définitivement clore le chapitre de l’enfance.
Le petit théâtre de la vie est l’occasion pour l’auteur d’aborder des sujets sensibles, comme celui des troubles mentaux ou de la maladie ; mais on y dénonce également les conditions de vie et de travail dans les pensionnats qui accueillent des jeunes filles, souvent orphelines, et les soumettent à des privations élémentaires qui aboutissent trop souvent à des drames irréversibles. Mais Miss Charity ne serait pas complet s’il n’y avait pas le lapin Peter, les voyages dans le nord de l’Angleterre et l’Ecosse avec ce qu’ils apportent de liberté et de nature à notre jeune héroïne.
L’adaptation de Loïc Clément est à nouveau parfaitement réussie, l’essence même du roman de Marie-Aude Murail est préservée et chaque émotion parfaitement transmise. Anne Montel sublime le récit par des illustrations à l’aquarelle qui retransmettent la poésie et la luminosité du texte.
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