Peut-on rire de l’histoire militaire ? Vous avez quatre heures. Ce que je sais, c’est que Monsieur le Chien et l’Odieux Connard (Kamoulox?) ont tranché. Le Petit Théâtre des Opérations fait le choix de l’humour et de la légèreté, couplé avec une des approches les plus courantes en vulgarisation historique : les récit d’anecdotes. Le choix n’est pas mauvais, il rend le ton léger plus adapté, et permet de fermer les yeux sur les inexactitudes ou interprétations discutables. Attention concernant ce dernier point, il n’y a pas d’erreur majeure ou de contre-vérité, simplement des simplifications, inévitable vue le format court et dynamique. Disons le tout de suite, il s’agit plus d’un ouvrage de divertissement que d’un véritable livre sur l’histoire. Cela n’est pas honteux, d’autant plus que les différents récits sont suffisamment claires et identifiés pour que le lecteur curieux fasse ses propres recherches sur le sujet.
Le choix de ces sujets mêle une originalité bienvenue et un classicisme confondant. Originalité car l’Odieux Connard a fait le choix louable de mêler les nationalités des histoires. Chauvinisme, et volonté louable de réparer les injustices de l’imaginaire collectif, oblige, la moitié parlent de l’armée française. Les autres sont équitablement répartis entre Royaume-Unis, URSS, États-Unis et Empire Allemand. Là où l’originalité se perd, c’est que toute se limitent aux deux Guerres Mondiales. Alors oui ce sont des sujets passionnant, et il y a déjà beaucoup à dire. Mais pour le coup on reste face à des sujets déjà très étudiés, et un peu de nouveauté aurait été rafraîchissante. Ou au moins une introduction pour justifier de ce choix.
La bande-dessinée en elle même est plaisante à lire. On peut regretter que certaines des histoires passent vite, mais en relecture on s’aperçoit que les auteurs ont choisi la longueur avec doigté. Les différents chapitres parviennent tous à délivrer leur propos de façon complète, mais sans trop d’égarer ou faire de digressions. Même les encarts de fin de chapitre évitent toute répétition.
Venons-en maintenant à l’aspect humoristique de l’ouvrage. Nous ne sommes pas tout à fait devant un chef-d’œuvre comique, mais le ton léger et drolatique tiens le lecteur tout du long. Le dessin aide aussi beaucoup à cette tonalité. Il est toujours bon, dynamique et adapté au contexte. Souvent drôle, régulièrement majestueux, parfois violent, le travail de Monsieur le Chien est une réussite, et accompagne le texte à merveille.
En somme une bonne bande-dessiné, plaisante à lire et qui titille la curiosité.