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Quand Mortimer remonte le temps et découvre que même les dinosaures avaient des journées pourries

Avec Le Piège diabolique (1962), Edgar P. Jacobs nous embarque dans une aventure hors du commun où le professeur Mortimer, toujours prêt à jouer les explorateurs intrépides, se retrouve piégé dans une machine à remonter le temps. Entre les dinosaures mal lunés, des châteaux moyenâgeux, et un futur post-apocalyptique franchement pas folichon, cet album mélange science-fiction, mystère, et une bonne dose de perplexité.


Tout commence avec une trouvaille intrigante : Mortimer, curieux comme toujours, met la main sur une invention diabolique signée Miloch (parce que bien sûr, il n’a pas autre chose à faire). Cette machine temporelle, au design résolument rétrofuturiste, propulse notre héros dans différentes époques. Résultat ? Une série d’aventures où il doit éviter de finir écrasé par un brontosaure, embroché par un chevalier en armure, ou désintégré dans un futur dystopique.


Mortimer, fidèle à lui-même, reste un héros érudit et pragmatique, même lorsqu’il fait face à des dangers totalement absurdes. Son flegme britannique est mis à rude épreuve dans cet album, mais il continue de briller par son intelligence et son courage. Blake, quant à lui, reste en arrière-plan cette fois, laissant tout le plaisir (ou le cauchemar) de l’action à son ami.


L’idée de voyager dans le temps est fascinante, et Jacobs s’amuse à recréer différentes époques avec son souci du détail habituel. Les dinosaures sont majestueux et menaçants, les scènes médiévales regorgent d’ambiance, et le futur est à la fois inquiétant et captivant. Cependant, cette structure en épisodes peut donner l’impression que l’histoire manque de cohésion, avec une intrigue globale parfois reléguée au second plan.


Visuellement, Jacobs est en grande forme. Les décors, qu’il s’agisse des paysages préhistoriques ou des couloirs oppressants d’un futur en ruines, sont riches et immersifs. Chaque case est un régal pour les yeux, même si le style rigide des personnages peut parfois contraster avec la vivacité des environnements.


Narrativement, Le Piège diabolique repose sur une structure fragmentée qui fonctionne comme une série de vignettes temporelles. Si certaines séquences sont palpitantes et pleines de tension, d’autres manquent un peu de punch ou traînent en longueur. Le concept de la machine temporelle est intriguant, mais l’absence d’un véritable antagoniste laisse l’histoire un peu orpheline d’une menace palpable.


Jacobs injecte néanmoins une dose d’humour et de réflexion philosophique dans l’histoire. Les dialogues de Mortimer, souvent teintés de sarcasme ou de désespoir stoïque, ajoutent une touche d’humanité à cette aventure presque surréaliste. La critique sous-jacente de la technologie et des dérives humaines dans le futur apporte une profondeur bienvenue.


En résumé, Le Piège diabolique est une aventure atypique et audacieuse de Blake et Mortimer, où Jacobs mêle science-fiction et histoire avec son talent habituel pour les détails. Si l’intrigue manque parfois de fluidité et de tension, elle compense par des décors spectaculaires, des idées fascinantes, et un Mortimer au sommet de sa forme exploratrice. Une aventure temporelle où l’intelligence et le courage sont les seules armes contre les dinosaures… et les paradoxes.

CinephageAiguise
8

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le 19 déc. 2024

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