Sceptique... Sceptique...
Autant être franc, ce n’est pas pour ses qualités que j’ai pris ce deuxième tome de Bloodshot. A la fin du premier, j’avais même décidé de zapper purement et simplement ce titre. Le seul à avoir ce traitement parmi les cinq titres Valiant de Panini. Mais alors pourquoi ce revirement ? Tout simplement car le titre est lié avec Harbinger (que j’adore) pour la saga Harbinger War. Et comme je suis faible et que je veux profiter pleinement de ce première crossover, nous voilà ici.
Bloodshot a fini par se débarrasser des faux souvenirs qu’on lui avait implantés, mais le mystère qui entoure son passé demeure. Seul Emmanuel Kuretich semble susceptible de pouvoir lui apporter des réponses. Ce scientifique était en effet à la tête du projet Bloodshot, chapeauté par une agence militaire paragouvernementale. Avec l’aide de ses alliées, Bloodshot prend d’assaut le siège de l’agence pour lever le voile sur son passé. Une offensive qui l’amène à découvrir des secrets pour le moins perturbants…
Ecrit par Duane Swierczynski (Cable, Deadpool) et dessiné par Manuel Garcia (Black Widow) et Arturo Lozzi (Dampyr, Immortal Weapons), le plus dur est la chute est le nouveau volet de l’épopée de Bloodshot, le personnage qui met à feu et à sang l’univers Valiant. (Contient les épisodes #5 à 9.)
Bloodshot a donc compris que sa vie, ses souvenirs, « ses » femmes, « ses » enfants, tout cela n’était qu’un vaste et sadique mensonge afin de mieux le contrôler durant ses missions. Mais maintenant qu’il est « réveillé », il veut connaître la vérité, il veut connaître son nom ! Rien de plus normal et compréhensible ! Toujours accompagné des charmantes Melissa et Kara, il va trouver en Emmanuel Kuretich un allié, provisoire, pour lui permettre de rentrer dans la base gouvernementale où sont caché son nom et son passé.
Mais voilà, Bloodshot est un personnage tragique qui ne se rend jamais compte qu’il est manipulé, et c’est à nouveau le cas ici avec cet Emmanuel Kuretich ! Au prix de terribles douleurs, auxquelles il n’aurait pas survécu sans ses nanites, il arrive enfin à se rendre au cœur du complexe, mais il ne trouve aucun ordinateur, comme on le lui avait promis, mais tout plein d’enfants psiotiques qui semblent lui en vouloir énormément tout en étant terrifiés de le revoir…
On grimpe encore d’un cran dans la violence, et si la plupart du temps elle est justifiée, car Bloodshot sait qu’il peut foncer dans le tas de par ses capacités, beaucoup de scènes se veulent violentes et limites trash juste pour rajouter toujours plus. Ce qui est surtout gênant, plus que la violence en elle-même, c’est la quantité de ces scènes. Au bout d’un moment, voir le corps de Bloodshot criblé de balles, ou voir le trentième litre de sang s’écouler de sa peau devient lassant…
Au milieu de ce chaos, nous avons le droit à quelques flashbacks de ses différentes vies, de ses différentes missions. On comprend ainsi que si l’on ne connaît pas son nom, on sait néanmoins qu’il est très vieux et que beaucoup de ses missions semblent le rattacher aux Philippines et à la capture de psiotiques, dont la belle Melissa. Hormis cette dernière, les autres se souviennent très bien de lui (ce qui n’est malheureusement pas son cas) et semblent avoir une haine à son égard supérieur à la peur qu’il leur inspire. Et quand on voit leur tortionnaire, Gamma, on peut comprendre pourquoi tant cette grosse femme sadique fait froid dans le dos !
Certains psiotiques comprennent à quel point Bloodshot semble perdu et désabusé face à eux, et certains vont le suivre. On comprend alors le lien qui se tisse avec Harbinger, et cela encore davantage lorsqu’on découvre pour qui il travail, en réalité, ce cher Emmanuel Kuretich !...
Eveil de l’intérêt certes, mais cela se concentre plus sur les psiotiques. Je n’arrive, en effet, toujours pas à éprouver la moindre empathie pour ce pauvre Bloodshot. Sans doute car il ne réfléchit pas assez et fonce toujours dans le tas, sous une pluie de balle et dans un bain de violence. Le comble, je me retrouve à plus m’intéresser aux deux femmes, Melissa et Kara, plutôt qu’à lui. Et les pauvres passent de sales moments à cause de lui, et pourtant elles lui restent fidèles.
Graphiquement, le fait que la plupart des épisodes soient du même artiste, c’est une bonne chose. Manuel Garcia n’est pas un génie, mais ses planches sont plutôt jolies, ses personnages attrayants et charmants (Melissa et Kara^^), l’action est vivante et les émotions passent très bien. Plutôt satisfait en règle générale.
Bref, un tome plus intéressant que le précédent mais qui ne m’a toujours pas convaincu. Les personnages secondaires me semblent plus intéressants et attachants que Bloodshot lui-même. Et je pense pouvoir dire, sans me tromper, qu’une fois Harbinger War passé, je risque fort de dire au revoir à Bloodshot.