Y a t-il quelqu'un pour sauver le GAG ?
Ce tome 14 est très très drôle. Ça n'empêche pas les auteurs d'établir une solide critique de la guerre froide, mais vraiment, ce qui rend l'album si bon, ce sont les nombreux gags.
Question histoire, par contre il y a de quoi être déçu. Les résolutions semblent trop faciles pour nos héros qui n'ont qu'à courir un peu et pointer leur arme quelque part pour que la magie les sorte de là. Et comme si ça ne suffisait pas comme deus ex machina, le Marsupilami est de la partie et ses maladresses permettront à plusieurs reprises de sauver nos héros. Franquin semble s'en rendre compte et en fait sur la fin un malus ex machina qui attiera donc la poisse à nos héros.
Peut-être que ce qu'il manque à cet album, histoire de corcer les choses, c'est d'un ennemi. Les méchants ne sont caractérisés que par des soldats qui se ressemblent tous et qui ne font preuve d'aucune jugeote. C'est un peu comme dans les jeux videos d'il y a 10 ans où l'on pouvait anticiper aisément le trajet de l'ennemi pour ne pas se faire voir.
Graphiquement il y a de bonnes choses, mais là aussi je reste sur ma faim. Franquin décortique très bien le mouvement, c'est vrai, l'action n'en est que plus lisible, mais ça manque de variété dans les valeurs de plans ; au final c'est comme si tout était toujours filmé à la même distance. Côté décors, c'est de plus en plus fournis, riches ; peut-être pourrait-on préférer un décor moins détaillé, privilégier ainsi l'épuration, mais en même temps c'est tellement bon de prendre son temps pour décortiquer le moindre élément composant la vignette.
Bref, un album bien divertissant qui fonctionne surtout grâce aux gags mais qui aurait été mieux avec des conflits plus difficiles et un vrai méchant.