Après le chef-d'oeuvre du tome précédent, c'était vraiment dur de nous pondre un truc au même niveau. Bien sûr, ce Procès du Siècle n'y est guère parvenu; pire, c'est même l'un des tomes les moins bons que l'on a pu publier dans la collection 100% Marvel de Daredevil. Fallait bien qu'il y a en ai un pour, un jour ou l'autre, baisser le niveau du tout.
Et c'est dommage, parce que Bendis et Maleev étaient partis dans une excellente direction, avec les deux premiers tomes de leur long run; au détail prêt que Maleev n'est ici présent que pour le dernier épisode du comic, sorte de bouche trou pour annoncer la suite des évènements, beaucoup plus intéressants que ce procès bâclé.
Le gros soucis de l'oeuvre, c'est qu'il y avait de quoi en faire un grand tome; un sujet très intéressant, les héros face à notre monde, ainsi que la discrimination des noirs par rapport à la justice américaine. SAUF que c'est très mal exploité, voire même très peu exploité. Au final, n'en résulte qu'une affaire banale au développement intéressant mais à la conclusion bâclée et décevante, du style : "on avait un nombre de pages limité pour faire notre truc, alors on s'en fout si ça part trop vite".
Et c'est exactement ce qui se passe : la conclusion arrive beaucoup trop rapidement, et beaucoup trop simplement. Au final, tu te dis : "tout ça pour ça". A juste titre. A noter également que Maleev n'est jamais présent durant le procès; alors ça commence bien, avec un dessin certes lisse mais ayant au moins la qualité de nous livrer des personnages reconnaissables et bien détaillés, et pis ça finit en queue de poisson, avec un dessinateur de cartoon à la con, sans aucun sens du détail ni de quelconque ressemblance avec les personnages amenés par le dessinateur précédant. Dommage, ç'aurait pu être très bon. Seulement moyen.