Premier tome d'Infinite Crisis publié par Urban Comics, nous sommes face au début du prélude de la nouvelle Crise avec Countdown to Infinite Crisis et OMAC Project, la première (et peut être plus importante) des 4 minis-séries annonçant Infinite Crisis. On retrouvera également les numéros d'Action Comics, Superman et Wonder Woman nécessaire à la compréhension d'OMAC Project.
Countdown annonce ainsi les 4 mini-séries qui auront lieu, avec un lien très fort à OMAC Project que l'on peut lire tout de suite, mais ça annonce quand même la guere Thanagar-Ran, Vilain United et Day of Judgment.
Globalement, la qualité de ce tome tient quand même beaucoup à son introduction de très haute volée qui suit Blue Beetle, héro de seconde zone, particulièrement aimé suite à la Justice League de Giffen et DeMatteis, qui se retrouve à découvrir un complot contre son entreprise et tente de remonter la piste en imaginant quelque chose de spectaculaire. Malheureusement, personne n'écoute un insecte, pas même des héros qui se veulent respectable (Martian Manhunter, Batman), ni des gens qui lui doivent une réelle dette (Oracle).
Blue Beetle est un outsiders et c'est en outsider qu'il va découvrir la vérité et ainsi, en payer le prix, annonçant un changement catastrophique dans l'univers DC.
Le génie ici est de reprendre des éléments de la continuité mais de proposer en même temps une vision plus réaliste de ce qui s'est passé et de montrer, simultanément, comment cela a pu évoluer. En effet, la Justice League si amusante avec Blue Beetle et Booster Gold était finalement des héros de seconde zone et c'est le quotidien des petits héros que l'on découvre ici, et le mépris constant des grands. On voit l'évolution, la mauvaise, la déchéance. On voit la chute, la perte d'espoirs, les menaces de morts vu comme des évidences.
On voit les anciens alliés être de réels ennemis et c'est une utilisation intelligente du run de Giffen et DeMatteis qui permet une exploitation cohérente et logique du grand méchant malgré un regrettable changement trop rapide du statut de Checkmate.
Globalement le tome joue la carte de l'émotion, du subtil avec un Korg particulièrement touchant et une manipulation semblant invincible. Les héros sonnent juste, réels avec une menace absolue. On appréciera la réelle mise en avant de Wonder Woman, à la fois dans sa charité, son amour, son côté humble et sa détermination absolue. Superman et Batman également sont magnifiquement bien écrits proposant une Trinité de haut niveau.
Mais des personnages plus anecdotique comme Sacha Bordeaux, Booster Gold, Guy Gardner, Fire, Loïs Lane ne sont pas en reste.
Le menace planétaire, à la fois ultra-technologique et très humaine est au centre du récit dans une décomposition en 3 partie du récit post-introduction : la découverte de la menace, la confrontation et l'affrontement qui s'en suit.
Pour autant c'est bien un goût de non-achèvement qui conclut cette lecture et nous amène à attendre impatiemment la suite d'Infinite Crisis.
On appréciera graphiquement le très haut niveau quasi-omniprésent (des faiblesses notamment sur Superman et Action Comics avec une Loïs oscillant entre poitrine réaliste et fantasme d'adolescent), la narration est top avec des personnages encore une fois parfait (Rucka, Johns et Simone aux scénarios, entre autre).
Y a-t-il seulement des défauts ? Et bien oui : le changement trop soudain de Checkmate qui aurait gagné à avoir un numéro de plus uniquement dédié à ce sujet est le premier selon moi. Le second est le manque de recul sur le plan catastrophique de Bruce Wayne avec Brother Eye, même si on peut s'attendre à des conséquences par la suite. Plus subjectif : la partie Superman a une écriture too much qui peut déranger mais n'est pas incohérente avec le récit, loin de là.
Vrai problème : la résolution globale, finale, qui donne dans la facilité, le « pouf on a gagné ! » un peu fade et surtout nous amène à nous demander si la mise en place des deux plans simultanés était nécessaire.
Un bien joli premier tome en tout cas !