5ème tome de la nouvelle saga du rejeton des Enfers, je dois avouer que tout en gardant des qualités énormes, la série commence à s’essouffler et à voir des défauts apparaîtrent. "Lesquels ?", me direz vous. Et bien je vais tacher, avec cette critique de vous l'expliquer, tout en montrant que Spawn - La Saga Infernale, reste une série très sympa.
Déjà, histoire de l'expédier, on va parler du dessin et des couleurs. Ca reste du Szymon Kudranski, autant dire que c'est beau à souhait et que le style de cet artiste sied à merveille à l'univers de McFarlane. Notons également une baisse d'un des gros défauts des tomes précédents : la succession de cases semblables, différentes que par un détail, montrant le côté "copié/collé" du travail de Kudranski. Sur ce tome, c'est légèrement moins choquant. Nous avons aussi la joie de voir quelques cases qui font des planches complètes, c'est assez agréables et même très beau.
Malheureusement, tout n'est pas parfait au royaume de Satan et on peut commencer à se plaindre, surtout vis à vis de la couleur, mais le dessin peut en prendre pour son grade. Effectivement, on a un aspect "un peu lourd" sur certains angles qui commencent à devenir redondant par rapport aux tomes précédents. On était en droit de penser que ces très légers problèmes techniques auraient été enlevé depuis le temps, mais non, certains cadrages donnent à Downing une apparence de Schwarzenegger. Heureusement, ce n'est qu'un détail. Ce qui est plus grave, c'est la couleur. En effet, celle-ci, jusqu'à présent, sert à illustrer les situations. Chaque cadres a effectivement des teintes qui lui sont propres : les médias ont des teintes jaunâtres, voir oranger. Les vampires ont des couleurs très rouges. Les anges, c'est le bleu claire. Certains flash-back ont un côté blanc cassé. Bref, cela est très beau et franchement, c'était génial comme processus. Malheureusement, ce tome, riche en situation différente, n'assume qu'une seule teinte : le noir. On a donc un tome très sombre (au sens propre) ce qui rend la lecture moins agréable et contribue à l'effet de lourdeur. Une lourdeur qui est accentué avec le scénario. Je sais que la variation de gamme dépend aussi de ce qui est raconté et qu'au final, on reste surtout dans quelques flash-back, mais c'est quand même dommage de voir de telles possibilités non utilisées.
N’exagérons pas non plus, ça reste très beau, bien au-dessus de la moyenne, mais moins bon que par le passé quand même.
Parlons maintenant du scénario et, pour être honnête, il n'y aurait eu que le dessin, j'aurais mis surement un 9. Car le vrai "soucis" c'est ce scénario. Sans rien vous révéler vis à vis de l'histoire (ou du moins, rien d'important), on a quand même le droit à quelques déceptions, quelques réussites, mais surtout un gros sentiment mitigé. En effet, Downing et Richard rencontre Jason Wynn qui leur révèle enfin le passé du nouveau Spawn (en tout cas son passé d'humain, l'histoire d'ange qui était dans le tome 4, ça on a toujours aucune réponse). Wynn en profite également pour raconter de fait, son propre passé. Et bon, ba là, ça m'énerve ! Ca représente la moitié de l'histoire mais, à titre personnel, dans la forme, je trouve ça nul. Non pas tellement vis à vis des révélations, assez plaisante, il faut le dire. J'ajouterais même que connaître le passé de Wynn, les relations entre le gouvernement américain (dont Barack Obama him-self) et le Paradis (voir l'Enfer) c'est assez cool. Mais punaise, nous ramener encore Wynn ?! Etait-ce bien nécessaire ? Je trouve que ça a un côté too much de remettre encore ce personnage sur le devant de la scène. Encore plus quand Al Simmons devait l'avoir vaincu définitivement précédemment. Je trouve ça d'autant plus nul qu'il semblerait qu'on ne le revoie pas de sitôt.
De plus, cette histoire met le doigt là où ça fait mal : ça n'avance pas ! Spawn - La Saga Infernale, c'est une suite de révélations et de manipulations. Certes, c'était passionnant jusque là, mais bordel, on peut pas avancer ?! Pourquoi faut il que chaque protagoniste se mettent à parler pendant 3 chapitres ? Surtout qu'autant les révélations sont assez intéressantes, autant elles ont parfois un goûts de décongelés et souvent, on a le sentiment que ça ne fait pas avancer l'histoire. Jusqu'à présent, quand le Clown ou Malebolgia révélaient une information, ça permettait clairement d'avancer. Là, on peut en douter. Bref, c'est un gros soucis, car si on peut apprécier cette lecture, on a quand même le sentiment de ne pas avancer.
N'exagérons pas, l'histoire avance quand même, sur plein de petits détails, mais pas forcément en bien.
Premièrement, on nous refait mention (deux fois) d'Al Simmons, le précédent Spawn. Les auteurs voudraient nous annoncer un retour futur qu'ils ne feraient pas autrement. Il y a donc fort à parier qu'il revienne. Surtout que là c'est dans le genre "Simmons, ce héros" alors que depuis le début Violator n'a de cesse de dire que Simmons, ba il était moins bien que Downing. Donc là dessus, voilà, j'ai un avis assez mitigé, ça peut à la fois être intéressant et à la fois lourd, à voir.
Au niveau de Sam et Twitch, c'est la cata totale ! Ca tient en deux lignes qui ne sont même pas un spoiler. Sam est sorti de l’hôpital... Putain, sa dernière apparition laissé clairement comprendre que le Violator l'avait étouffé, et là, rien ?! On a clairement le sentiment d'avoir eu un WTF scénaristique juste pour ne pas tuer un personnage (anciennement) important.
Violator et Bludd continuent leurs magouilles et ont plus trop l'air de bien s'entendre. C'est pas grave, ça avance, ça se vanne, ça se déteste ... Putain, mais quand est ce que ça se cogne ?
Tient, le seul qui est violent ici c'est le costume de Spawn, qui commence à reprendre du poil de la bête ... Pas forcément mauvaise comme idée, mais là encore, ça respire le déjà vu.
Pour autant, tout est loin d'être mauvais au niveau du scénario. Certes, ce que j'ai dit jusque là peut laisser penser que c'est mauvais, mais c'est surtout un goût de "ça pouvait être mieux".
Déjà, on a une confirmation (qui n'est pas un spoiler), le clochard est bien Cogliostro ! Et pas de changement sur l'histoire, Violator confirme bien que Cog' fut le seigneur du 8ème Cercle. Je sais pas pour vous, mais savoir qu'on assume totalement l'héritage de ce qui fut fait au préalable, ça me laisse rêveur. J'ai vraiment hâte de voir l'histoire avancer à ce sujet !
On retrouve Hel ... Putain j'adore ce personnage ! Je trouve ça très courageux de l'avoir ramené alors qu'elle pouvait clairement être écartée de l'histoire (vu qu'elle n'apparaît que dans la mini-série Hellspawn). De plus, son nouveau corps laisse clairement supposer des évolutions intéressantes dans l'avenir.
Enfin, Sara est pas trop inutile, au contraire même. Et l'église vient essayer de convertir Jim Downing (ce qui est déjà prévu depuis un ou deux tomes déjà, donc bon, pas de spoiler vu qu'ils lui parlent juste, par contre, la conversation, je vous révèle rien dessus). Là encore c'est assez plaisant, car ça laisse supposer une avancé.
Au final, loin d'être un échec, ce tome numéros 5 de la Saga Infernale n'est pas une merveille non plus. Quelques pistes intéressantes sont lancées pour l'avenir, mais surtout, on a le sentiment de stagner, de bloquer avec la lourdeur des récits. J'espère très sérieusement que ça ne va pas durer, car de nombreux éléments laissent supposer une évolution. Au risque de faire bourrin, j'aimerais également voir du combat, pour justifier tout ce blabla.
Entre un potentiel retour d'Al Simmons, Cogliostro, Bludd, Hel, Violator, l'Eglise, la Vieille Garde et le désir de nouvelle vie de Jim Downing, le récit devrait pouvoir bien évoluer et enfin aller de l'avant. C'est ce que j'espère en tout cas, pour qu'enfin, les notes de critiques que je fais sur Spawn - la Saga Infernale, arrêtent de baisser.