Pendant cette période, Franquin s'intéresse particulièrement à l'exploration des fonds marins, à la plongée et à la vie subaquatique, intérêt éveillé par le livre et le documentaire de Jacques-Yves Cousteau Le Monde du silence, ce qui lui a fatalement donné des envies d'aventures sous-marines.
Bien lui en a pris, puisque Le Repaire de la murène fait partie des albums très réussis de la série.
Franquin a plutôt l'habitude de travailler au débotté. Il préfère se ménager des surprises pour éviter l'ennui dans son travail, mais pour la première fois, il accumule une grosse documentation avant de se lancer dans le travail. Il attache évidemment une importance toute particulière à la vie marine et ,satisfaisant son appétence pour les gadgets divers, à tout l'aspect technique des sous-marins.
Celà donne une sensation de maitrise du récit plus importante que lors des efforts précédents du maître de l'école de Marcinelle.
Les scènes sous-marines du dernier tiers de l'album sont d'ailleurs de toute beauté. .
Ou sinon, l'histoire est éprouvée et tiens de l'enquête policière et du récit d'espionnage industriel auxquels les aventures de Spirou et Fantasio nous ont habitués.
On y retrouve le comte de Champignac qui prend une part plus importante dans ce récit et passe de personnage souvent un peu secondaire qui ne fait que de brèves apparitions dans les épisodes précédents à un personnage qui accompagnera nos héros tout au long de l'histoire qui nous est contée ici.
On y retrouve également le marsupilami, ce fabuleux animal, qui encore une fois nous étonnera par ses qualités aussi extraordinaires qu'inattendues et qui semble voler de plus en plus la vedette à Spirou et Fantasio.
L'album est une réussite graphique indéniable et on prend un véritable plaisir à voir Franquin dessiner la vie marine, ainsi que cet ingénieux sous-marin personnel fendant les flots à grande vitesse. On sent également que Franquin prend du plaisir et que cet album est pour lui une vraie bulle d'oxygène.