Etant un des plus grands fans du célèbre gaffeur, j'attendais avec impatience et nervosité cette reprise : faudrait-il crier au scandale ou au génie ? Déjà, le long débat sur la légalité de cet album et la légitimité de l'héritage de Franquin ne présageait rien de bon. Ensuite les interviews de Delaf expliquant sa méthode de travail par ordinateur dopé à l'IA ne m'enthousiasmait pas plus que ça. La peur, même, gagnait du terrain.
En ouvrant les premières pages, je poussais un ouf de soulagement, le massacre tant craint n'avait pas eu lieu, c'était déjà un bon point. On reconnaît immédiatement les personnages, on retrouve l'ambiance loufoque et déglinguée de la rédaction. Mais au fil des pages, le rire n'arrive pas, ou trop rarement, on sent qu'il manque un truc. L'esprit de Gaston n'est pas là. Et le coup de crayon non plus. On voit bien que le dessin est trop lisse, la ligne claire trop claire, les contours trop constants... Bref ce dessin n'a pas d'âme. Peut-être le résultat de l'ordinateur ?
En tout cas n'est pas Franquin qui veut. Son talent et son humour sont uniques. Ce Gaston de Delaf est donc bien fade. Et se termine par une histoire en plusieurs planches, du jamais vu pour le héros sans emploi et peut-être un aveux de manque d'inspiration de Delaf pour faire des bons gags ?
Bref, autant en rester là, M Delaf.