Le tome #1 m’avait laissé un sentiment de mollesse, d’une lenteur monotone mais avec la promesse d’une saga intéressante. Puis, un tome #2 riche d’une action fluide et rythmée mais où l’intrigue semblait au point mort, pour ne pas dire complètement oublié, les histoires personnelles prenant le pas sur l’histoire centrale. J’attendais donc ce tome #3 avec beaucoup d’impatience, espérant toujours autant d’action mais ce centrant sur l’évènement majeur. Malheureusement, comme le dit souvent le génie de la lampe, il faut toujours faire attention à ce que l’on souhaite. Avoir trop d’attente pour quelque chose est souvent signe de déception…

La quête de Deadman pour trouver le nouveau champion de la Terre touche à sa fin. De leur côté, les héros ressuscités sont confrontés à leurs pires ennemis et doivent surmonter des épreuves aussi douloureuses physiquement qu’émotionnellement. Aquaman fait face à une invasion, J’onn J’onzz confronte la dernière représentante de son espèce et Firestorm combat l’Anti-Monitor ! Au terme de cette aventure, tous se demandent lesquels de ces revenants resteront pour de bon. (contient les épisodes Brightest Day #17-24 et Brightest Day Aftermath : The Search for Swamp Thing #1-3)

Commençons par une première surprise, par une première déception : la narration en général de ce tome. Ce qui m’avait plus jusqu’à maintenant c’était les switch incessant entre les différentes intrigues, d’une page à l’autre on pouvait se retrouver avec différentes intrigues, puis une autre à la page d’après. Cela donnant un véritable rythme effréné à la lecture, pas de temps mort, de l’action non stop. Et là, on se retrouve avec une partie sur la résolution de l’intrigue Aquaman, une sur l’intrigue de J’onn J’onzz et ainsi de suite. Dommage, chaque fin de chapitre casse le rythme et l’on perd cet aspect fluidité…

Heureusement, les intrigues restent, pour certaines vraiment intéressantes, prenantes et même émouvantes par moment.
Hawkman et Hawkgirl qui cherchent à définitivement enterré leur malédiction et vivre enfin leur amour libéré de toutes menaces. Avec en plus leur combat sur la planète des Zamarones, gardiennes de l’amour, quoi de plus symbolique ? Un combat final en plus magnifiquement illustré, les dessins sont d’une qualité exceptionnelle ! Qu’ils sont beaux en se battant ainsi, avec tant de hargne et tant de cœur. Et les voir mourir de nouveau quand enfin tout est réglé pour eux, ça prend à la gorge, on trouve cela injuste !
Aquaman de son côté doit apprendre à servir de modèle au fils de Black Manta, afin de l’aider à atteindre son potentiel, tout en comprenant qu’il doit pardonner à Mera. Là aussi, la symbolique est forte et très bien retranscrite. Il est touchant et marrant de voir Aquaman et Mera se regarder du coin de l’œil comme deux ados lors d’un premier flirt, l’un faisant semblent d’être en colère et l’autre se sentant terriblement coupable. Et pourtant, ils font front commun et se battent ensemble. Mera me montrant des pouvoirs insoupçonnés et bluffant ! Et lorsqu’enfin, Aquaman comprend que Mera est celle qu’il lui faut, il meurt à nouveau… Non mais « oh ! » c’est quoi ces co…, c’est certes émouvant et poignant mais c’est surtout injuste.
Le Limier Martien, quand à lui, décide de mettre un terme aux agissements de D’Kay. Il est hors de lui en découvrant la façon dont elle à jouer avec les souvenirs de sa famille. Lui offrant l’impression de vivre une utopie si cruelle. Résolution assez inintéressante et tellement prévisible pour une intrigue qui au final, n’était qu’un simple rêve.
Enfin Firestorm qui se retrouve dans un combat contre l’Anti-Monitor, où les sacrifices que lui impose la Lanterne Blanche sont assez violent, pour au final un non combat. Là aussi, une intrigue en dents de scie pour pas grand-chose.
Je ne parle pas des intrigues missions de Captain Boomerang ou encore du Faucon, qui sont juste risibles, et encore moins de celles dont on ne voit rien dans ces volumes, comme Osiris ou Jade.
Reste le cas Deadman, qui se retrouve peut-être avec le plus de responsabilités, qui trouve le plus de bonheur et de joie dans sa nouvelle vie, notamment un très joli couple avec la Colombe et qui, au final là où la plupart gagne, lui perd tout ! Au final, il est vrai que sur douze ressuscités, il n’y a vraiment que quatre personnages qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu et nous offrir des intrigues/missions intéressantes et émouvantes. Cela reste un quota assez faible.

Et que dire du grand final ?! WTF !!! Tout ça pour ça ? Il y a de quoi avoir les nerfs. Si le destinataire final de l’anneau blanc ne fait guère de doute au vu de la couverture, et que j’apprécie ce retour vu la qualité de sa série dans les New52. La façon est risible voir ridicule. Nous ramener des morts à la vie après les avoir déjà ramenés une fois à la vie avant de les tuer, cela devient indigeste. Surtout pour nous les ramener sous cette forme là. On se croirait en plein Captain Planet ou Power Rangers Elemental, navrant. Et puis trois tomes pour arriver à ça ? Pour si peu de pages finales ? La pilule passe très mal ! Un combat ridicule et tellement court que cela n’en est pas vraiment un, les intrigues/missions deviennent ridicule à la lecture de ce final, car en fait, elles ne servaient à rien. Et que dire de la roulette russe finale pour savoir qui revient, encore, du pays des morts.

Le tome se termine avec les trois chapitres Brightest Day Aftermath : The Search for Swamp Thing. D’une qualité graphique bien loin de ce que l’on a eut jusqu’à maintenant. Et avec un intérêt… comment dire… absent. Le type cherche Alec Holland durant trois chapitres, en nous ressassant non stop qu’il va le tuer, qu’il faut le tuer ! Et lorsqu’il se retrouve en vie, Alec Holland lui dit « Je veux vivre » et il décide donc de le laisser en vie car au final il s’en balance… Ben voyons.

Bref, au final cette saga est loin, tellement loin de mes espérances. Ca fait mal de lire cela après Blackest Night. Mais bon. Au final on retient quoi de Brightest Day ? Quelques belles histoires, un peu d’émotion, beaucoup de choses inutiles, et une profonde déception quand on se dit tout ça pour ça. Pourquoi faire si long pour si peu ? Beaucoup de phrases bateau, des personnages sous exploités. On a l’impression qu’ils se sont dit sur un coup de tête : « Pourquoi pas une Lanterne Blanche ? » « Ressuscitons douze personnages. » et qu’après : « Euh, maintenant que c’est fait, faut combler 24 numéros. » Et on se retrouve avec les explications foireuses que la Lanterne Blanche balance à Deadman.
Vraiment dommage car il y avait de très bonnes histoires (Aquaman, Hawkman et Hawkgirl) et d’excellent personnages (Deadman) mais tout cela est gâché par l’explication finale… Nous étions nombreux à être perplexes sur la fin de cette saga après la lecture du tome #2, cela va encore au-delà de mes craintes.
Romain_Bouvet
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le 13 déc. 2013

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Romain Bouvet

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