Je ne me souvenais pas que "Le Réveil du Z" suivait directement "L'horloger de la comète". D'ailleurs avant d'ouvrir l'album je me suis dit : "Bizarre, cet album parle aussi de voyages dans le temps... n'est-ce pas un peu un manque d'imagination de parler de ça si tôt après "L'horloger..." ? ".
Sans doute que lorsque j'étais petit je ne lisais pas les BD forcément dans l'ordre de parution mais plutôt dans l'ordre d'accumulation dans ma bibliothèque.
Une fois de plus on est dans la bonne série B bien fun. Quoique l'histoire démarre assez tardivement, trop de pages sont consacrées au suspens et au mystère ce qui empêche d'entrer dans le vif du sujet. Et ainsi on reste sur sa faim car juste quand ça devenait intéressant, les auteurs sont priés de clôturer afin de rentrer dans le format 44 planches. Le scénario est donc un peu faiblard et souffre de quelques facilités dramaturgiques ; heureusement action et humour parviennent à rythmer le récit et le spectateur se retrouve ainsi scotché à l'album. L'on pourra noter que Fantasio semble une fois de plus être le vrai héros de l'histoire, jusqu'à ce qu'un accident l'empêche de prendre des décisions et de s'exprimer ; Spirou prend le relais, et parvient à convaincre même s'il n'a pas autant de caractère que son ami.
Graphiquement on retrouve toujours avec plaisirs les gadgets futuristes comme les auteurs aiment en faire, ainsi que quelques inventions amusantes rappelant celles que franquin nous avait concoctées. Le duo prend également plus d'assurance et de liberté avec un découpage beaucoup moins fermé : ainsi ils prennent parfois la place pour dessiner une case plus grandes ; cela donne du rythme au dessin mais aussi au récit. Les ambiances sont toujours très bien travaillées, que ce soit au niveau noir et blanc qu'au niveau couleurs.
Bref, "Le réveil du Z" est un bel hommage à Franquin, un album assez sympa, mais qui souffre d'un scénario un peu léger. Quoique la question philosophique brièvement posèe en fin de tome éveille tout l'intérêt (d'où une plus grande insatisfaction du fait que ça s'arrête là... d'ailleurs cet album trouvera un écho bien plus tard avec une ambiance similaire, dans le tome 46 "Machine qui rêve").