Aristophania est une nouvelle série dont le premier tome s’intitule Le royaume d’Azur. J’ai été attiré vers cet album en découvrant le nom de son scénariste : Xavier Dorison. Ce dernier est un de mes auteurs préférés. J’ai adoré Le troisième testament, Undertaker, ou Les Sentinelles par exemple. J’ai également trouvé intrigante la couverture dessinée dans les tons verts et bleus. Cette femme à l’apparence aristocrate qui semble plane offre une dimension fantastique intéressante. Il ne restait plus qu’à se plonger dans la lecture pour en savoir davantage…
La quatrième de couverture nous les jalons narratifs avec les mots suivants : « 1909… De Marseille à Manosque, la cour du roi banni est sur le point de remporter la guerre secrète d’Azur. Un seul rempart : Aristophania Bolt. Un seul espoir : trois orphelins des bas-fonds de Paris. »
L’histoire s’inscrit dans le début du vingtième siècle. L’immersion dans l’époque est très réussie. Le voyage dans le temps est efficace. Dès les premières pages, nous sommes plongés dans l’univers prolétaire en découvrant Clément à la sortie de l’usine. Les planches suivantes nous font suivre le quotidien difficile et miséreux de sa famille. L’attrait pour l’intrigue est facilité par l’empathie sociale qu’elle génère et par la curiosité temporelle qu’elle fait naître.
L’intrigue se met en place autour d’un mystère. On ressent la présence de fantastique. Cet aspect est bien dosé. Sa place monte en puissance au fur et à mesure de l’avancée de la lecture. Beaucoup de questions naissent de cette dimension intrigante. Pourquoi ces enfants sont-ils particuliers ? Qui est qui ? Quel est l’ennemi contre qui lutter ? La mise en place est donc globalement efficace quant à l’éveil de notre curiosité…
Je découvre le travail de Parnotte à travers cet album. Je trouve son travail sur les décors très réussi. Sa capacité à offrir des plans divers et variés permet de s’approprier plus facilement les lieux. Sa précision de trait autorise la présence de nombreux détails qui donne un plus grand réalisme à l’univers de l’histoire. De plus, les personnages sont également réussis. Chacun possède ses caractéristiques et sa personnalité graphique. L’appropriation des protagonistes en est ainsi facilitée. De plus, l’ensemble est mis en valeur par un joli travail sur les couleurs.
Concernant le scénario, je trouve sa mise en place intéressante. Par contre, au final, l’avancée de l’intrigue est plutôt lente. Il ne se passe finalement pas grand-chose. Les autres prennent leur temps, parfois trop à mes yeux. Lorsque je termine ma lecture, j’ai du mal à savoir à quoi m’en tenir ? Dorison et Parnotte ne sont pas arrivés à éveiller une curiosité très importante quant au devenir de ses personnages… C’est une petite déception.
Au final, je sors de ma lecture avec un sentiment mitigé. Les premières pages m’avaient laissé espérer une intrigue plus dense et prenante. La mise en place est finalement assez lente. J’ai le sentiment que les événements de cet album auraient pu être concentré en une vingtaine de pages pour nous offrir un ensemble plus rythmé. Néanmoins, c’est un choix scénaristique et structurel que je respecte. Mon affection pour le travail de Dorison fait que je n’hésiterai pas à m’offrir le seconde tome de la série. Mais cela ne m’empêchera pas d’en attendre davantage que ce que m’a proposé ce premier opus…