Deux aventures dans ce deuxième album, et le même plaisir.
Le Schtroumpfissime raconte comment la démocratie s’organise et ce qu’il advient du pouvoir dans de mauvaises mains : quand le Grand Schtroumpf abandonne son petit peuple quelques jours, la question de la responsabilité en suspens, plusieurs petits hommes bleus postulent pour occuper la place. L’élu, grisé par le suffrage, glisse vers la dictature, ferme (et évidemment sans violence).
Peyo raconte avec une histoire simple la démocratie aux enfants. Sans grande leçon mais de manière efficace. La plus longue aventure des schtroumpfs avant les prochaines grandes aventures, est une
étude de l’exercice politique en démocratie,
à la fois instructif et intéressant !
Schtroumpferie en Ut est une histoire plus courte, où l’on retrouve Gargamel. Ayant berné un des petits bonhommes, le sorcier s’apprête à savourer sa victoire sur des schtroumpfs endormis. Mais quand tout semble perdu, le schtroumpf solitaire se joue du sorcier et sauve son peuple. L’art de l’enjeu unique, trop gros pour un seul être qui, pourtant, saura se montrer à la hauteur.
Les Schtroumpfs, c’est David contre Goliath, l’humilité contre l’ivresse du pouvoir, l’intelligence contre l’avidité, la solidarité contre l’exclusion. Il y a beaucoup de qualités insoupçonnées derrière l’apparente anarchie où vivent les lutins bleus.
La première, primordiale, c’est
l’écho qu’ils nous renvoient de nos erreurs.
Matthieu Marsan-Bacheré