Le tome précédent, aussi bon fusse-t-il, souffrait peut-être un peu trop du syndrome : comics mensuel qui doit avoir une suite. Celui étant la digne conclusion de ce qui s'était passé dans Underboss, l'on était en droit d'attendreu n chef-d'oeuvre, un grand comic. Et c'est exactement ce que Bendis et Maleev nous ont pondu : une grande oeuvre, imposante et de par son rythme parfaitement bien géré, et l'importance des enjeux qui nous sont rebattus.
Des enjeux qui touchent directement la vie privée de Matt Murdock, de la mort d'Elektra aux actes de Bullseye; une véritable réflexion concernant le besoin pour le mal d'une figure incarnant le bien, et vice versa, nous est proposée. Le tout, fascinant à plus d'un titre, et bien plus marquant que je ne l'aurai jamais espéré, trouve son point d'orgue dans une conclusion qui n'est pas sans rappeler, dans la perfection de son rythme et la force de sa rédaction, la magnifique fin d'un certain Dark Knight, métrage culte entre tous.
Une fin émouvante et génialement bien tournée qui termine une duologie d'une note épaisse, glorieuse, saisissante; en somme, ça se finit en apothéose, en crescendo qui t'en prends les tripes, notamment grâce à cette esthétique toujours aussi atypique, réussie et profondément réaliste, favorisant une immersion de tous les instants. Le tout dans un bras de fer inattendu et prometteur pour la suite du run de l'auteur, suite d'ailleurs bien amorcée par un "Procès du siècle" de bonne tenue, à ce que j'en lis actuellement. De là à dire que le prochain sera du même niveau, il y a un peu que je ne franchirai pas ...