The Death and the Return of Spider-man
Gros bond dans le temps pour ce dernier tome des Incontournables Spider-man que nous offre Panini. En effet, alors que depuis le numéros 4 inclus, nous n'étions pas allé au delà du début des années 70, et alors même que l'histoire la plus récente de toutes (Tourment dans le tome 2) était au début des 90's, nous revenons maintenant dans l'ère contemporaine. Dites bonjour aux numéros #30 à #35 d'Amazing Spider-man parus en 2001 (et oui, on a commencé à recompter à partir de 1). Et dites également bonjour à Michael Straczynski (chiant à écrire) au scénario et à Romita Jr au dessin.
Le fils du célèbre dessinateur des années 60-70 va subir de nombreuses critiques à travers sa carrière et du coup ce numéros permet d'en trouver certaine justifiées ou non. Déjà, son style graphique. A mon sens il est résolument en lien avec Spider-man dans le sens où il est souvent fluide, coloré sans être flashy et où les angles de vues ne sont pas trop prévisibles. Cependant, pour autant on est loin d'être parfait et les visages, si ils ne sont pas en gros plans, restent très "superficiels" vis à vis du détaillage qu'il se permet ailleurs. Cependant, Spider-man reste très bien maitrisé (ce qui est la base quand même). Notons également que Peter fait plus adulte, ce qui est normal vu qu'il a grandit.
Il a grandit, ho oui ! Tellement que le jeune homme a décidé de devenir prof dans son ancien lycée. Ce faisant on peut voir une connexion entre le passé et le présent. Un pont temporel est réalisé entre les années 60 et le début des années 2000. Notons donc qu'en théorie les aventures de Spider-man sont ici résumables en environ 10-15 ans. Notons également qu'on a affaire au seul rajeunissement de l'histoire du comics avec Tante May, qui, en 40 ans de vie éditoriale (et plus de 10 ans dans l'histoire) aurait rajeunit d'une bonne vingtaine d'année. Ca me fait toujours autant rire quand j'y pense. Mais bon, au moins, elle n'est plus énervante.
Bon, afin de faire vite, je vous résume le pitch ainsi : cet arc scénaristique c'est ni plus, ni moins, qu'un copié collé du combat de 1993 entre Doomsday et Superman. L'idée est que Spider-man tenant ses pouvoirs d'une araignée est sous le signe de l'araignée, en tout cas c'est ce que lui explique Ezekiel, un vieil homme qui dispose des mêmes habiletés que lui. Or, étant un être totémique, il attire à lui deux types de personnes : les prétendants, d'autres êtres totémiques moins forts, qui, sans même en avoir conscience, ont une haine inscrite en eux contre lui (ex : Octopus, Scorpion, Chacal, etc ...) et des prédateurs qui dévorent l'énergie vitale des êtres comme lui. Et c'est un ennemi de ce type que va devoir affronter notre ami l’araignée.
Et oui, là on a le droit à un changement total de la mythologie de Spider-man, un changement plutôt mal fait au passage. En effet, ça semble justifier les criminels, expliqué que c'est une haine ancestrale. Dans le même temps, Spider-man lui-même dit qu'il s'en fiche et qu'il n'est pas juste Araignée, il est beaucoup plus que cela.
Donc notre ami l'Araignée doit affronter Morlun une sorte de vampire énergétique. L'apparition du personnage est pour le moins étonnante tant ça tombe comme un cheveux sur la soupe. En effet, on s'éloigne d'un coup de la vie privé de Parker, qui devenait prof, pour revenir sur les fondamentaux : le combat. On peut regretter cela tant l'histoire personnelle était intéressante, mais bon, ce n'est que parti remise.
Les personnages créés sont aussi bien gérés. Ezekiel est attachant, mystérieux et charismatique, alors qu'il aurait pût être très énervant. Morlun est pas trop mal fait aussi, il en impose, même si je vais revenir sur son cas plus tard. Dex, enfin, son comparse est inutile, bien qu'intriguant. Son développement, tué dans l'oeuf, est des plus rageant tant le personnage aurait pût offrir de grandes choses.
Morlun donc est l'adversaire de Spider-man, il absorbe les énergies vitales et est immortel. De plus, il frappe plus fort que tous les autres ennemis de Spider-man. Il se décide à ravager New-York jusqu'à ce que le tisseur vienne le combattre et il le poursuit ensuite, étant capable de le pister. Le combat est du pur corps à corps et semble perdu d'avance. N'y a-t-il que moi pour y voir une référence au célèbre combat Superman vs Doomsday ? Cependant, ici, c'est peut être mieux fait dans le sens où on a rapidement de l'empathie pour le héros. Celui-ci ne peut que combattre et perdre. On sent sa fatigue, on sent qu'il a peur, qu'il n'en peut plus. On sent aussi qu'il est un héros, qu'il préfère mourir en tentant de sauver une vie que survivre en fuyant. Sa détresse est perceptible. Son dernier appel pour Tante May est si touchant, c'est le dernier acte d'un condamné. La force de ce récit est donc l'empathie.
Malheureusement, ce n'est pas le réalisme. Il met la ville à feu et à sang et personne ne réagit ? Punaise, on est à New-York, y a pas que Spider-man. Vive les amis quoi ! Je sais que c'est censé montrer la solitude de Spider-man, mais dans ce cas là, pourquoi mentionner deux fois les 4 Fantastiques ? A quoi cela servait il à part rappeler qu'ils pourraient venir ? De plus, le côté, "mec venu de nul part qui est imbattable", punaise, quoi ! C'est cheaté ! Bref, ça déplait pas mal ça.
Autre petit défaut, l'histoire est notamment paru en septembre 2001. Or, aucune référence n'est fait aux Attentats. Je vais pas demander à ce qu'on en mette partout, mais je trouve ça impressionnant de n'avoir véritablement aucune référence. Je pensais qu'on aurait au moins un signe, un soutient. On parle quand même d'un moment important de l'histoire américaine et les comics sont souvent en phase avec l'histoire. Mais bon, c'est un détail.
Puis, la fin de l'histoire amène un véritable retournement de situation dans le petit monde de Spider-man.
Bref, le dessin est sympa sans être parfait, l'histoire est agréable à lire, pleine d'intérêt malgré quelques défauts vraiment impressionnants (non, mais c'est cheaté comme ennemi!), au final, on passe donc un bon moment :)