Pistolin en a ras le bol. Depuis le début de la guerre des mages, des bandes de trolls et de mercenaires de tous poils écument routes et montagnes, faisant des ravages dans son troupeau. C’est simple, il ne lui restera bientôt plus assez de cornebiques pour fabriquer le délicieux Pécadou, un fromage de caractère (c’est le moins que l’on puisse dire !) qui a fait sa renommée dans plusieurs royaumes. Pensant avoir trouvé la solution ultime et imparable, le jeune berger va connaître une nouvelle désillusion. Fou de rage après la perte de son cheptel, il décide de « débarrasser le monde de ces saletés de mages ». Armé d’une épée rouillée et traînant derrière lui Myrtille, sa dernière cornebique, il se met en quête de la fée Pâquerette, créature magique qu’il souhaite occire pour se faire la main avant de passer aux choses sérieuses…
Oh, le joli antihéros que voila ! Lupano sait y faire avec ce type de personnage. Et dans son genre, Pistolin n’est pas loin de la crème de la crème. Naïf, maladroit, pas fute-fute, aussi fanfaron que couard, avec une coupe au bol que ne renierait pas Mireille Mathieu, il cumule les bon points. Comme si cela ne suffisait pas, il va trouver en Pâquerette un faire-valoir de choix et une partenaire à la hauteur de son absence de talent. La fée, alcoolique, grassouillette et au langage ordurier, ne donne pas sa part au chien et participe grandement à l’aventure, quitte à être la source de bien des déboires.
Ok, ça ne vole pas haut. Ok, le dessin, tirant par moment du coté d’un Gotlieb en très petite forme, n’est pas d’un raffinement délirant. Ok, le scénario, dans ce premier tome du moins, suis une trame des plus classiques. Mais quand même, certaines scènes valent leur pesant de cacahuètes. Et puis la galerie de personnages secondaires (de Myrtille à Élensuelle la dame des bois en passant par le ridicule chevalier Galadur) participe grandement à la mise en place d’un univers loufoque à souhait.
De la parodie pas forcément légère, donc, mais plutôt bien troussée. Pas certain pour autant de me précipiter sur la suite car je dois bien l'avouer, ce n’est pas vraiment ma came.