Le Sire Pirlouit

Après le mou La Flèche Noire, Johan et Pirlouit reviennent en meilleure forme dans Le Sire de Montrésor.

Dans cet album, Pirlouit est enlevé et pris par erreur pour le jeune sire de Montrésor et se voit à la tête d'un pays victime du tyran Courtecorne.

Comme Pirlouit joue un jeu dangereux, Johan décide de le protéger tout en se demandant où peut bien être le vrai Montrésor qui pourrait remettre Courtecorne à sa place.

Plus que le suspense sur le fait que Pirlouit risque d'être démasqué et en subir les conséquences, c'est les complots entre les infâmes conseillers cupides de Montrésor et Courtecorne qui plaisent au cours de la lecture.

En parlant de ce dernier, c'est un méchant assez réussi. Fourbe, cruel et manipulateur, il fait partie des méchants qu'on adore détester et se révèle presque aussi menaçant que Boustroux dans La Pierre de Lune.

Les conseillers, par contre, ne sont pas très intéressants. Ce sont des personnages interchangeables dont le principal trait de caractère est d'être arriviste.

Et pour continuer sur les points négatifs, l'album fait preuve d'une misogynie et d'une grossophobie de mauvais goût avec Gwendoline, unique personnage féminin de l'album étant une masse castratrice, stupide et pleurnicharde. Ajoutons à cela de l'eugénisme avec un bègue envahissant faisant facilement grincer des dents.

Néanmoins, ces points négatifs sont minimes et l'album reste majoritairement bon; notamment grâce aux aspects évoqués plus haut mais également grâce à Romulus, faucon végétarien de Pirlouit stupide au premier abord mais se révélant intelligent et loyal par la suite

_Ce choix est probablement dû au fait que Peyo était devenu végétarien peu avant l'écriture de cet album, ce qui était mal vu à son époque._

Du côté des personnages principaux, il y a également de bonnes choses à dire sur eux.

Johan, qui n'était qu'une figure héroïque dans les albums précédents, se montre dans Le Sire de Montrésor moqueur et sarcastique, ce qui le fait sortir de son archétype et le montre plus humain.

Pirlouit, quant à lui, qui avait souvent été râleur et moqué dans les albums précédents est plus joyeux dans cet album et s'amuse même aux dépends de Johan en profitant de sa position de "sire"; comme s'il se vengeait d'avoir, parfois, regardé de haut par son ami dans certains albums précédents. Ce qui le rend encore plus drôle que d'habitude dans cet album-ci.

Bref, Le Sire de Montrésor est une bonne histoire plus qu'appréciable et mérite de se lire plus d'une fois.