Kenji reçoit un jour une lettre qui va lui rappeler son enfance. 20 ans auparavant, il fut séquestré avec d’autres enfants, seuls dans une bâtisse isolée dans les bois. Ce passé va également refaire surface suite à de nouvelles disparitions…
Ce one-shot aborde un sujet difficile qu’est l’enlèvement et le trauma qui en découle pour les victimes. À travers les souvenirs du personnage principal, les auteurs vont développer ce déni d’un événement choquant que les jeunes victimes vont affronter en provocant une confusion entre la réalité et leur imaginaire enfantin. En effet, chacun des enfants est accompagné d’un « animal totem » qui prend vie et se représente leur kidnappeur comme un monstre.
Ce passé qui donne lieu à des moments parfois oniriques va avoir des éléments qui vont se répercuter dans le présent, ce qui peut par contre nous perdre à la lecture, la temporalité étant mélangée. Aussi, le lecteur peut être décontenancé et ne pourrait ne plus savoir ce qui relève du réel ou de fantasme, bien que cela semble l’intention de brouiller les pistes.
Cela dit, grâce également à un graphisme soigné, avec ses traits à l’encre et ses couleurs à l’aquarelle, Le songe du corbeau se révèle un bel essai sur le trauma s’adressant un public plutôt adulte.