Le Chant des Oubliés
Une première page souvenir pastel dans la blondeur innocente de l’enfance, un soupçon de musique déjà et un dessin fin, détaillé, avec jeu d’ombres printanières sur couleurs douces et pourtant...
le 25 mai 2016
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Une première page souvenir pastel dans la blondeur innocente de l’enfance, un soupçon de musique déjà et un dessin fin, détaillé, avec jeu d’ombres printanières sur couleurs douces et pourtant vivantes, le prologue de cet ouvrage déroule, en trois pages à peine,
et dépose son jeune héros, orphelin mutique, dans la grisaille de la cité des Hauts-Vents.
L’histoire s’ouvre, sous la neige, au cœur de cette cité anonyme qui fait écho, très vite, aux nombreux quartiers français et européens où la misère affronte l’abandon des institutions, où malgré tout les habitants survivent, se prennent en main tant bien que mal, et font naître de beaux projets d’éducation populaire. Il y a de suite
renforcée par l’apport des arts du cirque,
autant que dans les images, qui racontent une nostalgie de l’innocence. Et déroulent alors les fils imbriqués des vies monotones du quartier autour des conséquences du drame initial. Individuelles autant que collective. Une expérience de la déflagration sociale née d’un acte isolé. C’est une première nuit de narration dense, déroutante : la violence y est, pour certain, une voie vers l’apaisement, pour entretenir l’exploitation de la misère des uns par voie de manipulation médiatique. Le scénario de Luc Brunschwig aborde, même légèrement, tous ces points qui sont au cœur de l’absence de cohésion sociale, de conscience de groupe malgré l’évidence des similitudes de situation, malgré l’écho chantant du clown au crépuscule.
Le Sourire du Clown raconte
et l’implication des hommes dans la collectivité à laquelle ils appartiennent autant que la division et l’exploitation de cette misère dont les habitants sont victimes. Dans le canevas d’un récit toujours sur le fil, d’un personnage à l’autre, nous suivons l’espoir vif d’un jeune adolescent, la confiance en l’autre malgré les difficultés et les déceptions, malgré les accidents et les coups d’un sombre destin forgé dans la violence. La densité naît en partie de la condensation du temps de l’action principale, à peine plus de vingt-quatre heures, et de celui des flashbacks, intense contraste de moments de bonheur, d’amour, envolés sous la réalité sociale du quotidien. C’est bien cette alternance qui raconte, qui crée la poésie, puissante, au-delà des vers et des chansons, au-delà de la musique.
Le dessin chante le spectacle banal de ce scénario attaché à la documentation contemporaine d’une société malade, et raconte l’errancedes âmes dans l’insécurité actuelle, dans l’impossibilité de communiquer. Les alternances d’ambiance jouent le contraste entre les espoirs éternels de l’innocence et la réalité sordide et violente des tentatives extérieures de contrôle des masses. L’embrasement est foudroyant, immense. Les portraits sont magnifiques, clairs et aérés de sourires dans les souvenirs, autant qu’ils deviennent durs et déterminés dans le temps de l’histoire. Laurent Hirn, dessin et couleurs, impose un style personnel séduisant tout en s’attachant à marquer graphiquement les temps de la narration, chaque séquence, chaque décor apparaissant avec
Superbe.
C’est un premier tome comme une chanson des saisons de l’enfance enfuie, un volume qui ouvre
et attachante autour de personnages très caractérisés sans jamais être caricaturaux. Les clowns sont un prétexte pour rappeler l’importance de l’humour dans le rythme de la vie :
« L’humour est le dernier rempart de l’humanité. (…) Le monde est en
train de devenir invivable par manque d’humour »
Un vibrant plaidoyer pour l’humain qui réside en chacun de nous, doublé d’un polar pour le suspense, prenant. Le jeune clown en devenir, central à tous points de vue, traîne avec lui les espoirs déçus de ses voisins pour les faire siens. Brisé par le choc d’un après-midi printanier, muet, il s’invente une voix de signes et de musique pour réécrire le refrain d’un quartier délaissé et qui, contre toute attente, survit, vit.
Pulse et se bat.
Matthieu Marsan-Bacheré
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Créée
le 25 mai 2016
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Scénario un peu fouillis, pas accrochant. Niveau dessin, les personnages semblent avoir tous 95 ans c'est marrant.
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Pas très inspiré, beaucoup de mystère pour pas grand chose... Dommage ! J'en attendais nettement plus des créateurs du "Pouvoir des innocents". Ils se lancent d'ailleurs dans la suite de ce cycle...
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