Où l’on retrouve les deux clowns, vivants, en flashbacks pour remonter aux origines d’une sombre histoire de vengeance avec un dénouement sur les motivations en préambule et avant un final spectaculaire en forme de numéro de clown équilibriste parfaitement maîtrisé.



« Ton curé t’a bien baisé la gueule »



Les révélations viennent réanimer le jeune clown mutique et, face au danger que représente le prêtre pour la communauté des Hauts-Vents, le voilà qui affirme sa voix dans un contexte de lourdes tensions familiales et sur fond d’embrasement imminent. Autour de ces révélations, les conséquences tombent comme des couperets, vifs de réalité, et le jeune héros offre



un final en deux temps sous la forme de spectacles clownesques,



sur le fil, aux propos hilarants et aiguisés.


Le tome final du Sourire du Clown confirme le talent de scénariste de Luc Brunschwig, qui a su mener un polar teinté d’ombre autant que de lumières en dévoilant avec parcimonie les détails essentiels à la construction de ses personnages pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Un travail magnifiquement mis en image par Laurent Hirn, dessinateur à suivre, trait fin et précis, portraits parlants et précision émotionnelle.


Je ne peux passer à côté du contexte tant la réflexion portée à travers cette œuvre sur nos sociétés contemporaines est profonde sans être lourde ou omniprésente. Toile de fond du récit, le drame social originel rappelle les livres d’Étienne Davodeau, mais la poésie qui tend l’ensemble, d’un bout à l’autre, évoque les rêveries douces d’Antoine de Saint-Exupéry.


Une belle œuvre de bande-dessinée, de celles, profondes et légères à la fois,



poétiques et magnifiques,



qui donnent leurs lettres de noblesse au neuvième art.


      Matthieu Marsan-Bacheré
Matthieu_Marsan-Bach
8

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Créée

le 28 mai 2016

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