Connaître le soleil et la lune, c'est pas le Pérou...
Cette suite d'une aventure bien mystérieuse conduit l'enquête de nos héros en Amérique du Sud.
Le contact avec la population locale qui semble constituée principalement d'indiens est, dans un premier temps, assez distant. Notre héros trouve bientôt un allié comme guide et part en quête du mystérieux temple du soleil. Quelques péripéties montagnardes bien sympathiques agrémentent leur périple en altitude et c'est finalement le difficile contact avec les derniers Incas traditionalistes qui s'effectue.
On arrive alors à la scène fameuse qui m'avait frappé dans ma jeunesse : la condamnation au bûcher. Comme nos héros ont eu le choix du jour de leur trépas, ils ont choisi un jour d'éclipse, ce qui les sauve de l'inéluctable, leur conférant par là même un statut particulier d'intouchables. Belle et puissante scène en vérité.
Mais c'est là que le bât blesse : en effet, comment imaginer un seul instant que les Incas, héritiers d'un savoir astronomique très ancien, puissent ne pas connaître le calendrier lunaire ? Les européens en étaient encore à condamner des savants qui émettaient des hypothèses audacieuses sur les astres que les Incas connaissaient déjà tout cela parfaitement. On retrouve ici un ancien travers d'Hergé qui considère les européens comme les tenants des savoirs les plus avancés. Il est dommage qu'il ait utilisé cette pirouette pour sauver nos héros.
L'album dans son ensemble reste cependant plaisant à lire.