Le jeune Jim Hawkins est un passionné d'aventures maritimes et de piraterie.
Vivant auprès de ses parents dans une modeste auberge, Jim se prend d'admiration pour les exploits héroïques contés par les vieux loups de mers qui honorent l’établissement de leur présence.
Après avoir lutté contre l'ennui en lisant toute la littérature qui a trait à l'exploration et à la découverte, Jim Hawkins n'a qu'une seule envie : partir lui-même à la conquête de ce monde fascinant !
Condamné à reprendre l'auberge familiale, l'amiral Benbow, rien ne prédestinait ce jeune lion de 15 ans à étancher sa soif d'aventure.
Pourtant, le venue d'un étrange énergumène répondant au nom de Bill Bones va enfin mettre ses rêves à portée : partir en expédition à travers le monde, à la recherche du trésor de l'effroyable Capitaine Nathaniel Flint.
C'est indéniable : L’île au trésor de Robert Louis Stevenson est un classique, un récit fondateur qui à su s’imposer dans l'esprit de toute une génération de lecteurs biberonnés aux aventures exotiques.
Aujourd'hui, dans l'imaginaire collectif, le pirate ressemble à Long John Silver et le mousse ressemble à Jim Hawkins.
Depuis de très nombreuses années, les auteurs de bande-dessinée s’inspirent librement de ce livre pour lui rendre hommage ou créer leur propre itération des aventures de l'équipage de l'Hispaniola.
Pour sa première bd en solo, Sébastien Vasta a décidé de suivre scrupuleusement l'intrigue et l'ambiance du livre...tout en essayant de s'en démarquer.
Comme l'indique le titre, le héros de l'histoire est le jeune Jim Hawkins, l’infatigable mousse de l'Hispaniola et le personnage principal de l’île au trésor.
Contrairement à la fantastique série « Long John Silver » de Xavier Dorison, Jim Hawkins ne propose pas une aventure différente avec les personnages du livre mais bel et bien une relecture de l'histoire originelle.
Dans cet univers, les humains sont remplacés par des animaux et la personnalité du héros s'avère bien plus rêveuse et douce que celle présente dans le roman.
Avec une prose envoûtante et poétique, l'auteur met en avant la personnalité naïve et romanesque de son héros.
La narration se veut immersive en se calant sur sur les pensées qui animent le personnage principal. De ce fait, une grande majorité du texte est racontée à la première personne via des récitatifs de qualité mais un peu envahissants par moments.
Il en résulte un personnage principal attachant aux pensées humaines et chaleureuses mais qui se développe au détriment de toute une galerie de personnages secondaires relégués au second plan.
Pour l'aspect graphique, il n'a rien à dire : Sébastien Vasta nous offre des planches de toute beauté. Que ce soit dans les somptueux décors du XVIIIe, les gueules fouillées et accrocheuses des personnages ou la parfaite gestion des couleurs, Vasta à su créer un univers visuel prenant et captivant en symbiose complète avec le texte et la narration.
Une atmosphère imaginative et touchante s'en dégage à chaque instant et il est difficile d'y trouver un quelconque défaut.
Jim Hawkins est une bonne BD : Son dessin est absolument irréprochable et en harmonie avec le texte, son personnage principal profondément attachant et son rythme est soutenu, fluide et sans anicroche.
Mais il manque quelque chose pour en faire un coup de cœur ! Il manque la présence de personnages secondaires marquants mais surtout...il manque ce petit souffle d'originalité, ce petit grain de folie capable d’émouvoir et de surprendre.
Cette introduction a le défaut de rester trop lisse et bien trop fidèle à l'histoire d'origine mais malgré cela, ce premier tome s'avère concluant et des plus encourageant pour la suite.
J'espère sincèrement que le tome 2 partira dans une direction moins prévisible.
Affaire à suivre !