XXIVème tome des aventures des célèbres Blake et Mortimer, le testament de William S. entraîne nos deux héros dans un récit sis en l'année 1958 dans le cœur citadin d'Albion.
Dans cette enquête, nul conflit armé ne menace la paix du monde. C'est entre ville et campagne que vont se jouer divers rebondissements.
Dans ce Londres de l'après-guerre, c'est une opposition farouche qui divise deux factions autour de la figure de William Shakespeare.
Ce différent semble fort ancien et les investigations de nos deux compères, entourés de nombreux camarades de jeux d'esprits, vont les mener dans l'histoire des siècles passés.
Si le dessin se veut fidèle à l'image connue des deux enquêteurs, j'ai eu l'impression que la mise en couleurs dénotait un peu. Néanmoins, ces faciès parfois un peu troublants (surtout celui de Mortimer sous certains angles) s'effacent bientôt au profit d'une enquête qui se révèle rapidement captivante. En effet, le célèbre dramaturge, comme nombre de figures emblématiques du passé, recèle des coins d'ombres dans lesquels s'engouffrent les polémistes de tous poils.
C'est ainsi que de Londres à Venise, bien des secrets vont se révéler au grand jour.
La réflexion et l'action sont habilement imbriquées et le lecteur, amateur de cette série, ne ratera certainement pas une bribe des textes solidement charpentés qui structurent le récit.
Seul bémol que je regrette un peu, la présence d'Olrik.
Que vient-il faire dans ce théâtre de marionnettes ? Certes, ce personnage est apprécié des lecteurs mais certaines aventures se prêtent davantage à son charisme et à ses compétences plus martiales que littéraires. Il campe ici quasiment le rôle d'un érudit qui mène ses enquêteurs, habit qui ne lui sied guère.
Ce point malséant mis à part, l'ambiance so british demeure en filigrane et les divers personnages (principaux ou secondaires) tiennent bien leurs rôles respectifs.
Les toutes dernières pages résolvent peut-être un peu rapidement tous les nœuds de cette enquête mais l'efficacité narrative n'en pâlit pas.
Un nouvel opus qui ne dépareille pas dans la collection.