Avec ce quatrième tome éprouvant (tout n'est qu'horreurs et désespoir), Tardi boucle donc son grand'oeuvre sur la Commune de Paris, en retrouvant les accents les plus polémiques de ses livres antérieurs sur la guerre des tranchées. Il faut croire que, même si l'on peut trouver que ses discours débordent de trop de haine dans leur dénonciation acharnée de systèmes politiques ou économiques, Tardi est avant tout un immense chroniqueur, sacrifiant sans remords une bonne histoire (ici, la passionnante trame policière imaginée par Vautrin) à son beau souci de redonner à la répression de la Commune la place qu'elle mérite dans l'interminable chapelet des abominations humaines. On a certainement envie de fermer les yeux devant certaines de ces images, mais en a-t-on le droit ?
[Critique écrite en 2004]