Quelle suite !
Présentée comme "l'antésuite" (un joli néologisme) de la première série, on y découvre le pourquoi de ce troisième testament, et de l'implication du fameux Julius (celui dont on parle tant au passé...
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le 18 oct. 2010
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BD franco-belge de Xavier Dorison, Alex Alice et Robin Recht (2010)
Je me suis récemment plongé à nouveau dans le prequel de la tétralogie Le troisième testament. Cette série s’intitule Le troisième testament : Julius. Récemment est paru le cinquième et dernier tome de cette grande saga. Afin de profiter pleinement de cette lecture, je trouvais indispensable de retrouver Julius au début de ses aventures. Ma critique d’aujourd’hui porte donc sur le premier acte de cette histoire.
L’intrigue s’inscrit trente ans après la mort du Christ. Julius est un général qu’on découvre au sommet de sa gloire. Mais tel Icare, il se brûle à vouloir trop s’approcher du soleil. Dénoncé par sa fille pour un complot qu’il fomentait, il se trouve condamné à travailler dans une mine de soufre en Judée. Il y retrouvera un juif qu’il estime être la cause de sa perte. Un juif pas comme les autres puisque beaucoup commence voir en lieu un messie…
Le choix est fait de construire la narration autour du personnage de Julius. C’est un choix intéressant car le destin promis à celui qu’il perçoit comme un ennemi paraît bien plus prometteur. Je trouve cet angle d’écriture pertinent car il nous amène à suivre les pas d’un homme qui est confronté à des événements exceptionnels auxquels il refuse a priori de croire. La haine qui habite Julius est également un aspect central de la narration. Malgré les horreurs dont il est l’auteur, je ne peux pas m’empêcher de ressentir de l’empathie ou de la pitié à son égard. Malgré le fait que cet opus soit le premier chapitre de son parcours et serve donc en partie d’introduction, je me suis attaché à son personnage principal. J’ai eu le sentiment d’avoir parcouru des épreuves à ses côtés. Cette construction scénaristique est incontestablement le fruit du talent de ses auteurs.
Cela me donne l’occasion de préciser que les auteurs de la tétralogie initiale, Alex Alice et Xavier Dorison sont encore aux commandes de ce spin off. Le premier prend davantage de place en s’occupant du scénario et du storyboard. Le second occupe un statut de « consultant ». Leur présence aux commandes garantit une qualité de base et une cohérence de l’ensemble de leur univers. Les dessins sont ici confiés à Robin Recht. Je ne connaissais pas cet artiste avant cette lecture. Je dois dire que j’ai trouvé son travail plutôt réussi. Il offre des planches emplies de détails facilitant un dépaysement assez réussi. Je n’ai eu aucun mal à ressentir la douleur et la souffrance qui se dégageait de ses mines inhumaines. Son travail sur les personnages permet également de faire ressentir la haine qui régit Julius et à l’opposé la douceur qui se dégage de son « ennemi ».
La dimension ésotérique et religieuse de Le troisième testament était envoûtante et s’avérait une des principales causes de la perfection, à mes yeux, de la série. Dans ce nouveau cycle, cet aspect à l’air également central. Je ne m’en plains pas ! L’aura mystique qui entoure le parcours de cet homme dont le destin semble être lié à Julius est prenante. En quelques pages, je me suis captivé pour le devenir de ces protagonistes aux destins extraordinaires. La dernière planche de l’album ajoute une dernière touche à cette dimension spirituelle et religieuse qui ne fait qu’attiser la frustration de voir l’ouvrage terminé.
Pour conclure, ce prequel commence sous les meilleurs auspices. Je me tout de suite passionné pour cette lecture et le destin a priori commun de deux hommes que tout oppose. Pour l’avoir déjà lu, je sais que la suite confirmera mon enthousiasme à l’égard de cette histoire. J’ai d’ailleurs hâte de m‘y plonger à nouveau…
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Créée
le 19 mai 2018
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