Parfait. Le Vent dans les Saules est de loin un de mes romans préférés ; fable animaliste visant à critiquer la bonne société de ce début du tout nouveau XXe siècle, de l'ère de la Machine et du Progrès.
L'histoire en quelques mots ; Taupe se réveille un matin de Printemps, bien décidé à conquérir la vie (ou du moins sortir de chez lui), il rencontre ainsi Rat un aventurier du coin, bon vivant, prêt à faire découvrir à Taupe les bienfaits de la Campagne et de ses environs. Vient s'ajouter à ces deux compères Blaireau et Loutre et ... Crapaud, un aristocrate complètement dingo qui ne jure que par le progrès, qui dépense toute sa fortune dès qu'une nouvelle machine écrase la précédente en matière de vitesse. Tellement dingo qu'il en vient à voler une voiture et mettre tous ses amis dans la mouise.
Plessix saisit toute la poésie qu'a insufflé Kenneth Grahame dans le roman original, donnant aux décors des tons pastels, palette chromatique à l'appui et de circonstances suivant les saisons. On commence ainsi au tout début du Printemps et on s'y croit vraiment. Le ton est magique, on pense à l'ambiance des guinguettes des bords de Seine, aux accents de titis parisiens mêlés aux bourgeois venus s'encanailler et faire bonne pitance !
Les personnages sont quant à eux aussi vivants que l'histoire qu'ils racontent ; Plessix nous fait comprendre qu'il a vu le court métrage de l'adaptation de Disney sortie en 1949 avec son fidèle Crapaud Baron-Têtard.
À lire en intégrale ou en tome unitaire, l'intégrale n'est pas du tout désagréable à prendre en mains et bénéficie d'une petite cordelette qui fait office de marque-ta-page pour prendre son temps (ça évite de le dévorer en une seule soirée et c'est beaucoup mieux comme ça !).
Nickel tout ça ma foi !