Bien que j'aime assez souvent le travail de Zidrou et que j'attendais de pied ferme sa deuxième collaboration avec Oriol (après le très sympathique "La peau de l'ours"), je dois avouer que le feuilletage en librairie m'avait plutôt décontenancé.
Si j'était impatient de voir Zidrou sur du fantastique, c'est le dessin d'Oriol qui m'a laissé sur la retenu.
A première vue, il donnait l'impression d'avoir été bâclé et cette impression de flou sur chaque case laissait une désagréable sensation de gâchis.
C'est rare que ça m'arrive mais il a fallu être chez moi et l'avoir tranquillement entre les mains ( assis dans mon confortable canapé ) pour comprendre à quel point je m'étais égaré.
Oriol n'a vraiment pas joué la simplicité et il faut vraiment regarder son dessin avec attention pour se rendre compte de la technicité folle de son dessin et de sa colorisation.
Une fois, la lecture commencé, l'ambiance opère à merveille et on écarquille devant le charme fou de la plupart des cases.
Je ne sais pas d'où ça vient, si c'est un effet hallucinatoire de son travail mais j'ai refermé l'album en me disant " La vache, c'est une tuerie"
Et de son côté, Zidrou ne démérité pas.
Il nous concocte un conte dans la plus pure tradition du genre, reprenant même certains de ses codes ( la répétition d'événements, l'utilisation de récitatifs ...) pour lui donner une résolution plus moderne et en accord avec notre société.
Il réussi même à recaser ses marottes sur la famille et nous offre un chouette portrait de femme ( tantôt effacée pour tout d'un coup devenir conquérante)
Alors certes, les personnages sont plus caricaturaux , moins travaillés qu'à l'habitude mais ils servent le rôle qui leur est impartis pour cette histoire et valorise la simplicité de la structure du conte.
Les 3 fruits s'avère être une réussite assez difficile à aborder d'un point de vue graphique.
Cependant, une fois la marche passée , c'est un enchantement qui aurait pu sans )problème trouver sa place avec les autres contes du catalogue "Métamorphoses"