Arthus Trivium est une nouvelle série signée Raule & Landa. Je ne les connaissais pas mais leur travail m'a tapé dans l’œil à la vue de cette jolie couverture sépia. Les anges de Nostradamus, le premier tome, se paye même le luxe de se voir préfacé par l'immense Enrico Marini lui-même. Sans être devin, ça augure du meilleur.
Effectivement, les tenues des disciples de Nostradamus ressemblent à s'y méprendre à celles que revêt le célèbre Scorpion. Nous sommes ici au sortir du Moyen-âge, période sans doute éclairée dans les cours en vue mais encore pétrie d'obscurantisme parmi le petit peuple et certains aristocrates.
Le dessin est ciselé et les visages particulièrement plaisants, surtout ceux des femmes. Les cadrages et scènes d'actions nous proposent des instantanés dignes des feuilletons de cape et d'épée. Mais au-delà de ces superbes traits, ce sont les couleurs retenues qui créent une ambiance singulière dans ce récit. Les teintes sépias en particulier trouvent particulièrement grâce à mes yeux tandis que les gris, bleus ou ocres habillent habilement les planches qui émaillent cette aventure.
Celle-ci apparaît d'ailleurs encore un peu confuse. Il s'agit clairement d'un tome qui installe une fresque de plus grande ampleur. On ne saisit pas encore les enjeux de l'histoire ainsi que l'objectif poursuivi par les disciples du célèbre augure. Quelques bribes du futur apparaissent mais sans parvenir totalement à dessiller nos yeux éblouis par les visuels de ces planches superbement travaillées. Pour le moment, on pourra seulement commencer à apprécier les caractères facétieux et bien trempés des trois messagers aux tricornes.
S'il s'agit d'une fresque de belle ampleur qui s'annonce, nulle divination ne peut l'anticiper et seul l'avenir nous le dira...