Plus Belle La Vie... en BD
« Que ton espoir sois sans limite / Donne un sens à ton histoire / Offre toi ce que tu mérites / Pour prendre un nouveau départ »
En premier lieu, je précise que cette critique est basée sur les 7 premiers tomes sortis au format papier… Je n’ai pas suivi la série à l’époque où elle était éditée sur le blog. Je n’ai commencé à les lire que pour deux raisons : les premiers tomes étaient dispos dans la médiathèque de ma ville, et l’une de mes copines de lycée (coucou Aurélie Grand !) a illustré plusieurs épisodes…
Le concept de base est intéressant : un scénariste écrit l’histoire, qui est diffusée par épisodes illustrés par différents auteurs plus ou moins reconnus dans le monde de la BD.
Sur la forme, le changement incessant d’auteurs et de styles graphiques peut être déroutant au début, mais on s’y fait rapidement. Les personnages sont assez facilement reconnaissables, même dessinés par des dizaines d’illustrateurs différents. Les alternances entre dessins minimalistes et style détaillé passent plutôt bien, étonnamment. Ça aurait pu être le gros écueil de la série, mais finalement ça l’enrichit.
Sur le fond, on suit l’histoire d’une petite vingtaine de protagonistes et leurs interactions amicales, amoureuses ou familiales. C’est peut-être là que le bât blesse. Certains personnages sont trop caricaturaux (« hahaha, je suis très riche, très manipulateur et très méchant, parce que ça m’amuse ! Même que j’ai des pulsions SM pour couronner le tout ! »), trop cons (« oh, mon mec me drogue et veut me faire violer par des inconnus, mais en fait il est trop kikinou, hihihihi ») et/ou trop têtes-à-claques (« j’ai gagné plein de fric, alors je plaque mes études,je laisse tomber mes potes et ma famille, j’embarque le premier couillon venu et je fais ma vie sans me soucier de personne d’autre que de mon petit nombril ») pour faire vrais.
Quant aux intrigues… Que dire à part que les ficelles sont un peu grosses ? On sous-entend des choses qu’on ne confirme que 6 épisodes plus tard, on crée un faux-suspens à essayer de faire des cliffhangers… Les personnages et leurs histoires n’évoluent que très (trop ?) lentement, probablement pour garder les lecteurs en alerte...
Au final, tout ça me fait penser à une version BD de Plus Belle La Vie (série que je trouve pas toujours intéressante mais pas si mauvaise que ça non plus) : plusieurs histoires qui s’entremèlent, qui durent longtemps longtemps longtemps, un panel de personnages représentant presque tous les archétypes de personnages de série TV (vieux grognon gauchiste, étudiants sérieux ou glandeurs, couple gay, nouveaux riches, milliardaires pervers, petit escroc, victime avide de vengeance…). C’est un truc pas forcément déplaisant, qui se lit sans trop y penser, mais c’est loin d’être la BD du siècle… Le genre qu’on lit une fois, pas plus…
(La comparaison avec PBLV est volontairement provocatrice... mais ça reste un soap opera en BD...)