Azimut… j’ai le sentiment que rendre justice à la qualité de cette BD ne va pas être aisé.
Azimut c’est l’histoire d’une grande course contre le temps. D’une grande course contre la vieillesse et la mort dans un univers loufoque où on peut mettre un taquet au temps pour le ralentir et où envoyer des « Bisque ! Bisque ! Rage ! » à la mort est une possibilité envisageable. Après, comme toujours, tout dépend de l’énergie et du prix qu’on est prêt à y consacrer…
Un petit peu de Münchhausen par ci, un peu de Carroll par là et cette épopée tragi-comique aborde avec poésie ces petits sujets qui ont tendance à rendre le cœur gros.
Le scénario de Wilfrid Lupano est vraiment bien. Bien trouvé, bien ficelé, bien quoi ! Il faut relire chaque tome pour comprendre certaines subtilités, certains petits détails auxquels on avait pas porté assez d’attention. Les personnages sont savoureux. Ils ont tous un leitmotiv et un caractère intéressant qui servent parfaitement leur rôle dans cette grande mascarade. Le ton joue subtilement entre légèreté et drame ce qui, chez moi, suscite un panel d’émotions que peu d’œuvres sont capables de dénicher. Et qu'il est fin de jouer avec les mots pour jouer avec la réalité!
Concernant le dessin, comme toujours je vais être mesurée : SU-BLI-ME !
C’est exactement ce que je me suis dit en ouvrant le tome 1. Le trait de Jean-Baptiste Andreae est léger, tout en courbes. La coloration est magnifique si bien qu’on finit par bloquer de longs moments pour admirer le travail. Si vous aimez le steampunk vous ne serez pas déçu. Si vous aimez les ambiances féériques vous ne serez pas déçu. Si vous aimez les jungles luxuriantes, les cités orientales etc. vous ne serez pas déçu.
Si vous aussi vous pensez que le temps c’est de l’argent, que le vie éternelle c’est le pieds, si vous voulez savoir qui sont les amants éternels, si vous admettez qu’on puisse perdre le pôle nord puisqu’on peut bien perdre son temps et encore tant d’autres choses je vous recommande chaudement cette fabuleuse série.