Dans la vaste jungle des bandes dessinées, "Les Blondes" de Gérard Guéro (alias Gaby) et Christian Paty (Dzack) tient une place singulière, quelque part entre la case oubliée et la blague usée sur un post-it jauni. Sortie en 2005, cette œuvre se présente comme une série de gags autour d’un stéréotype déjà fatigué avant même le premier coup de crayon.
Le pitch ? Une avalanche de blagues sur les blondes, servies avec un zeste de caricature et un sourire forcé. L’héroïne, Vanessa, est la quintessence du cliché : candide, maladroite et, osons le dire, dotée d’une légèreté intellectuelle si extrême qu’elle flotte presque hors des cases. Le lecteur, lui, oscille entre un rire gêné et un facepalm monumental.
Visuellement, Dzack assure un dessin soigné, mais est-ce suffisant pour sauver l’ensemble ? Disons que c’est un peu comme servir du champagne dans un verre en plastique : l’effort est là, mais l’expérience laisse un goût douteux. Les gags, eux, s’enchaînent avec une régularité d’horloge suisse, mais l’humour répétitif finit par lasser plus vite qu’un dimanche après-midi devant une rediffusion de téléfilms.
"Les Blondes" semble avoir pour ambition de rassembler autour du rire, mais se retrouve à diviser entre ceux qui pleurent la disparition de leur temps et ceux qui haussent les épaules avec une indifférence polie. En 2005, peut-être que cette BD trouvait encore un écho dans une époque moins regardante sur les subtilités humoristiques. Aujourd’hui, elle pourrait tout aussi bien servir de cas d’école pour illustrer ce qu’on appelle le "glissement du cringe".
Au final, "Les Blondes", c’est un peu comme un paquet de chips oublié au fond d’un placard : on se demande pourquoi on y revient, mais on sait qu’on aurait pu s’en passer. Une lecture à prendre avec humour... ou pas.