Dans un paysage à l’aura mystique et à l’intensité verdoyante des forêts de Brocéliande, Brindille semble puiser élégamment son inspiration aux légendes arthuriennes et autres contes populaires. Cheveux longs blonds, une robe de feuilles ras les fesses, le visage angélique auréolé d’étincelles scintillantes et un tempérament de feu, notre héroïne si semblable à la Fée clochette éblouit par sa beauté. Amnésique, la craintive fillette lutte pour sa survie et entame une quête identitaire terrifiante au coeur de bois enchanteurs. Face à un ennemi à trois têtes – aux allures des Parques - , la frêle jeune fille devra rassembler tout son courage et percer le plus grand des secrets pour trouver sa liberté. Des batailles dantesques marquées par des flots de lave, un combat mémorable entre un guerrier et une armée redoutable aux mille visages des enfers, l’oeuvre a comme un petit air de revisite bretonne des aventures tolkiennes. Si le lecteur est volontairement laissé dans la confusion durant une grande partie de l’intrigue, le final en forme d’épiphanie épique et la splendeur des dessins réhabilitent le manque de profondeur romanesque ambiant. Au moyen d’une esthétique sublime et d’un récit sensible et poétique, Brindille est un diptyque créatif qui vous réserve bien des surprises. A relire immédiatement après l’avoir terminé pour le savourer à sa juste valeur.