Dans la série « adaptation des nouvelles de Lovecraft » je voudrais Le Molosse, dernière sortie en date de Gou Tanabe en France. Le frisson est-il toujours au rendez-vous ?
Deux remarques avant de commencer : d’abord, il s’agit d’un recueil de trois nouvelles et non d’un seul récit. Ensuite, l’ouvrage étant paru en 2014 au Japon, il ne s’agit pas des derniers travaux du mangaka. Cela se ressent plus particulièrement dans les deux premiers récits, dont le graphisme tranche par rapport aux productions plus récentes de Gou Tanabe. Tant mieux en un sens, car on reproche parfois à l’auteur de dessiner des personnages qui sont un peu trop similaires les uns aux autres. C’est bien moins le cas ici.
Le premier récit (Le Temple) nous conduit dans un sous-marin du IIIe Reich qui, lorsqu’il ne coule pas des navires ennemis, découvre le cadavre d’un anglais. C’est le début des ennuis et d’une sérieuse réduction des effectifs dans le sous-marin. La suite sera racontée par une bouteille lancée à la mer…
Le récit numéro deux, le plus plaisant à mes yeux, c’est Le Molosse, ou une fine équipe lassée du monde « normal » va aller profaner un cimetière en Hollande pour y faire une découverte qui changera pour de bon leur quotidien.
Le dernier récit, La Cité sans nom, nous conduit dans un désert où un explorateur va exhumer les restes d’une cité qui renferme des trésors et quelques autres éléments moins ragoûtants : comme dans Elden Ring, préparez vos torches pour l’exploration !
Au total, trois récits assez plaisants, avec un degré d’horreur mesuré. Peut-être le caractère concentré des récits nuira à l’immersion que l’on peut éprouver avec les histoires plus longues déjà disponibles. Mais si ce n’est peut-être pas le meilleur des Chefs d’œuvre de Lovecraft ce recueil, traduit par Sylvain Chollet, n’en est assurément pas le pire.