Second tome obligatoire et pourtant peu utile en même temps, nous avons ici un condensé des différents tie-ins présentants les fameux Dark Knights alternatifs, issus du Dark Multivers et qui sont venus contaminés la Terre.
Ces récits sont nécessaires d’une part parce qu’ils font avancer l’intrigue par petites touches, d’autre part parce qu’ils permettent de développer l’univers, de faire un background à ce dark multivers. On sera également heureux de voir l’aspect cosmique se développer par ce tome mais pour autant, on n’échappe pas à un sentiment de répétitions entre les différentes histoires.
Globalement, on a le sentiment de lire toujours la même histoire et si certains récits sont vaguement bien amenés, d’autres sont vraiment rapides, stéréotypés et mal faits. À chaque fois nous avons une origin story présentant un Batman qui flanche et devient globalement maléfique en fusionnant plus ou moins avec un autre personnage de l’univers DC. Puis ce même Batman dans notre monde tente de tuer un héro qui est sauvé in extremis.
Encore une fois c’est sombre pour être sombre et si ça permet de vraiment étendre l’univers, ça peut aller jusqu’à lui donner un côté caricatural.
Au milieu de tout cela, on notera cependant que ces tie-ins permettent de montrer que les mondes en question sont un échec, que le Dark Multivers n’est jamais que ce qui ne fonctionne pas et que ces mondes sont des contradictions internes, ni plus ni moins.
Si on appréciera de voir cette thématique là être mise en avant, ainsi que l’idée que la Terre Principale est justement celle qui sert de centre au multivers et donc à le maintenir globalement, expliquant de ce fait, pourquoi dans la diégèse on se concentre tant sur elle, on aurait apprécié de voir davantage justifié la présence de tant d’éléments de Batman.
D’une certaine manière : Batman : the Lost, dernier tie-in, présentant l’enfermement dans les cauchemars de Bruce, le fait. En effet, Snyder parvient à ramener beaucoup d’éléments de Morrison et de son propre run sur Batman, pour changer l’éclairage et bien faire comprendre que tout cela est la répercussion cosmique de Final Crisis.
De ce fait, New52 est lui-même justifié d’une certaine manière : le retour de Bruce Wayne ayant eu lieu peu avant, certes, mais dans un monde qui avait été réorganisée par Barbatos pour ses propres objectifs. On peut oser dire d’une certaine manière que dans le monde pré-Final Crisis, la Cour des Hiboux n’existait pas, et que c’est bien le voyage temporel de Bruce qui donna de l’intérêt à Barbatos et permis la création de cette secte pour son propre intérêt. En terme de retcon, Metal peut réaliser de belles choses.
Notons le petit détail qui fait plaisir : l’idée de Superman comme élément central du Multivers, comme le souligne le Batman-Doomsday, on pourrait presque voir la même notion que développera Johns dans Doomsday Clock.
Bref, si derrière le chaos, le sanglant et le dark gratuit et facile, on a de belles idées et une réelle intelligence, le tome est trop répétitif et fade sur beaucoup de points malgré un caractère obligatoire vu son contenu qui, justement, était nécessaire au lecteur.