Ha ben voilà. Là, cette fois, Goscinny est très efficace.
Les personnages sont les bons vieux Dalton tels qu'on les connaît, cousins, donc, des vrais Dalton qui ont inspiré Morris ; ces bons vieux Dalton, ils ont fait une brève apparition dans l'album précédent. Le scénariste se montre futé : il définit bien les personnages, les exploitent en profondeur la bone diée c'est d'en avoir fait des bêtes méchants pas très doués, plutôt que des truands à la réputation justifiée. De la sorte on tourne la légende en dérision. Lucky Luke est à peine exploité, ses rares apparitions le montrent aussi mieux défini : un très bon tireur, invincible, on le devine, mais qui est malgré tout un peu glandeur. Notons que pour la première fois, il prend du coca.
Graphiquement, Morris fait du bon boulot aussi. Un encrage moins porté sur les peins et les déliés, le dessin semble plus rapide, mais chaque vignette est parfaitement lisible. Le découpage est efficace en terme d'action mais aussi en terme d'humour ; un album bien rythmé dans l'ensemble.
Bref, ce douzième tome est une belle réussite. Le scénario paraît parfois décousu (comme une succession de sketches) mais reste un des plus marrants de la série (Goscinny trouve son style?).