Comme un craquement de doigts
Ca y est, Lambil est là, Salvérius est parti. Finies les contre plongées (foireuses) et bonjour les plans plats.
J'aime bien Lambil, il dessine bien, il encre bien et ses décors réalistes sont cool. En plus, reprendre une série qui devenait déjà célèbre, conserver le style du prédécesseur sans non plus s'oublier soi même n'est pas simple. Malgré tout, le graphisme de cet album est très moyen. Il passe, oui, mais le découpage est assez plat, peu inventif. Les couleurs de cet album sont également assez pauvres (mettre du jaune systématiquement en arrière plan). Pourtant l'auteur est capable de bonnes choses et si son trait est moins souple que celui de Salvérius, il est capable de véritables prouesses techniques pour ses décors. Mais vraiment... ses découpages puent des petits doigts de pied.
Le scénario est assez efficace dans la première moitié, ça va vite, mais ça se justifie (unité de temps) et la simplicité de la trame fait plaisir. En revanche, la seconde moitié perd en rythme, la faute à un étirement de la fin! Je m'explique. Pendant plus de dix pages, Cauvin tente de trouver toutes sortes de raisons pour justifier le fait que les indiens n'ont toujours pas tué nos héros. Cela n'est pas crédible pour un sou et le lecteur n'attend plus qu'une chose : que ça se termine. C'est regrettable car Cauvin aurait pu meubler facilement en exploitant ses personnages secondaires qui sont très bien construits (des personnages simples très bien exploités) ; en incluant plus de digressions les compromettant, Cauvin aurait pu éviter cet étirement.
Bref, un album moyennement réussi, qui se laisse lire mais qui souffre d'une fin à rallonge et d'un graphisme pas encore assumé (ce qui se comprend, il faut bien faire la transition).