La série Simon du fleuve met en scène un univers post apocalyptique assez fréquent dans la culture des années 70. "Les esclaves" est mon épisode préféré, et je ne cesse periodique ment de le relire.
Je m'étonne un peu que personne n'est eu l'envie de le commenter avant moi aussi je m'y colle dans l'espoir d'exciter le désir de ceux qui me suivent à le (re?) découvrir.
Pas d'analyse approfondit cette fois juste quelques indices.
Contexte de la série :
Dans un futur proche, après une énorme catastrophe en forme d’effondrement sociale, les humains tentent de réapprendre à vivre au contact de la nature, au rythme du temps et des saisons. Des Cités, au main de gouvernements militariste d'inspiration ouvertement fasciste perdure en tentant de contrôler les territoires qui s'étendent autour des Cités, n'hésitant pas à piller les fermes alentour ou à kidnapper les populations locales pour servir d'esclaves dans leurs usines.
L'épisode :
Arrivé dans les ruines d’une gare, Simon rencontre des survivants de la horde qui ont réussi à échapper à des soldats. Ils racontent à Simon l'attaque qu’a subie la tribu. Ensemble, ils rejoignent le camp de travail forcé où ont été emmenés les autres prisonniers. Ils élaborent un plan d’attaque pour détruire les nombreuses défenses du camp et en libérer les travailleurs esclaves. Alors que ses compagnons doivent s'infiltrer dans le camp et rallier leurs camarades en s’y faisant passer pour de simples recrues, Simon reste à l’extérieur du camp, prêt à intervenir...
Une nuit, un signal est lancé et l’insurrection débute. Après de violents affrontements, les travailleurs libérés de leur chaînes, jettent les bases d’une société nouvelle plus harmonieuse, où chacun est libre de vivre comme il le souhaite. Simon, lui, part seul...
Un style narratif original.
Le récit frappe par sa dimension contemplative, l'histoire fait une large place au tragique mais la narration installe le lecteur dans une posture de d'observateur. Les flash back sont nombreux, des événements importants de la vie des personnages sont diffusé presque par hasard, comme lorsque page 8 on apprend la mort de la compagne du héros. A l’exception de bref moments d'action le lecteur est appelé à regarder agir les personnages. Les pages 9 et 10 montrent ainsi Simon et ses compagnons restaurant une embarcation puis navigant sur le fleuves, la récit ménage de longues séquences dépourvu de dialogues où le texte illustre les cases d'une narration pleine de trous au temps distendu, ("... et quelques jours plus tard" P9 "Au fil des jours" P10 "les journées devenaient plus longues" P.12) que le lecteur doit combler lui même.
Un jeu constant de rapprochement et d'éloignement émotionnel s'installe, on reconnait des routes des ponts des maisons, etc, semblable au notre mais c'est un monde en ruine détruit réensauvagé (par la nature et par les hommes) au sentiment de proximité succède l'effroi, (du genre c'est chez nous / oh non pas ça). La situation des personnages qui souffrent nous touches on voudrait être avec eux au plus près mais la narration nous l'interdit on connait mal le héros et on a pas non plus trop envie de plonger avec lui dans l'aventure car on aurait l'impression de perdre définitivement notre confort quotidien. Le lecteur oscille entre fascination pour un récit puissant, non exempt de cruauté, et effarement découlant du constat que ce monde qui est le notre cours vers la catastrophe mise en scène et que nous contribuons, chacun de nous, à la course. On peut perler de sidération découlant d'une dramaturgie d'inspiration brechtienne.
D'ailleurs la saga s'intitule dés le début, "Chronique des temps à venir..."
Pourquoi lire ?
Parce qu'en étant très année 70 cette saga est furieusement d'actualité tant le monde évoqué ressemble au notre. Quand face aux défis écologiques et climatiques certains se réfugie dans des idéologies extrémiste fondé sur l'égoïsme le plus nauséabond. Le héros de la série, Simon, apparait souvent comme un témoin, il suit son chemin aide ceux qu'il rencontre, n'hésite pas à agir mais en sachant (et le ton assez contemplatif de la narration va dans ce sens) qu'il n'apportera qu'une petite pierre à la reconstruction d'un monde qu'il désire plus juste. C'est un témoin et un porteur d'espoir mais d'un espoir limité, tant il est claire que l'humanité sera difficile à retrouver. Mais il n'est pas d'histoire qui n'apporte sa lueur d'espérance en l'homme et pour nos temps présents celà est aussi infiniment précieux. Ni leçons ni idéologies ne sont dispenser mais une incitation constante à rester humain.
"Un pays où il n'y a plus de nomades est un pays où il n'y a plus de liberté" (dernière page).
BON VENT A TOUS ET CONTINUEZ A RÊVER BIEN FORT.